Le grand sac en cuir et la sorcière
"Poagey
Liaur jeh Caillagh"
Douglas _ île de Man
Traduction Armanel-conteur
Sur
la côte est de l’île de Man, dans la paroisse montagneuse de Kirk
Lonan, connue pour ses falaises abruptes, il y a une vallée
verdoyante appelée Laxey Glen. Et près de Laxey Glen, il y a un
endroit connu sous le nom de Towl Creg y Vuggane, ce qui signifie :
le trou du Buggane.
Un
Buggane est une créature effrayante, couverte d'une crinière de
cheveux grossiers, noirs; avec des yeux comme des torches et des
défenses aiguisées scintillantes, créée pour jouer des tours
pendables aux êtres humains. Il est dit que si vous agenouillez tout
près du trou et que vous écoutez attentivement, vous pouvez
entendre d’étranges lamentations sortir de terre.
Notre histoire commence il y a très longtemps, peut être même avant que Kirk Logan ne devienne une paroisse, quand Callan MacKerron décéda, laissant après lui une veuve et trois jeunes filles d’une grande beauté. Callan était un homme prévoyant et économe et quand il mourut, il laissa sa famille hors du besoin. En effet, il leur laissait pour héritage un grand sac en cuir rempli de tant de pièces d’or qu’Iney, sa veuve, n’aurait pas besoin de travailler ou de mendier pour subvenir aux besoins de sa famille. Iney prit le sac et le cacha soigneusement sous la pierre du foyer de la cheminée.
Il advint qu’un soir, peu de temps après la mort de Callan, une vielle femme (Caillagh), mendiante, frappa à la porte de la maison et quémanda une soupe. Iney fût rebutée par l’aspect et l’attitude la vieille mendiante. Mais comme les règles de l’hospitalité d’alors l’obligeaient à ne pas chasser les mendiants, Iney l’invita à entrer dans la cuisine et lui servit un bol de soupe fumant, tiré du chaudron qui trônait dans la cheminée. Tandis que la vieille femme soufflait sur le bol afin de refroidir la soupe, Iney se rappela qu’elle possédait un vieux châle, un peu mité mais toujours portable par une personne qui ne possédait rien d’autre, d’autant plus que les nuits devenaient fraîches à l’arrivée de l’automne. Aussi, Iney laissa la mendiante seule dans la cuisine, devant son bol de soupe fumant, le temps pour elle d’aller chercher ce vieux châle. Mais quelle ne fût pas sa surprise quand elle revint dans la pièce, en constatant que la vieille femme avait disparu et que le bol de soupe refroidissait seul au bout de la table. Mais ce n’était pas tout ; Iney perdit connaissance quand elle s’aperçut que la pierre de foyer était déplacée et que le trou en dessous était vidé de son contenu.
Bien sûr des recherches furent effectuées et Kirk Lonan fouillé de fond en comble, mais on ne trouva aucune trace de la vieille mendiante qui avait volé le grand sac d’or. A partir de ce jour, la pauvre Iney MacKerron et ses trois filles durent lutter afin de survivre. Elles étaient devenues les plus pauvres du pays et devaient mendier auprès des voisins pour assurer leur pitance quotidienne. Malgré tout cela, Iney ne baissait pas les bras et élevait dignement ses trois filles, Calybrid,Calyphony et Calyvorra, en les éduquant du mieux qu’elle le pouvait.
Un
jour, l’ainée, Calybrid, dit à sa mère :
_ « Mère,
je suis grande maintenant, et je désespère de rester à votre
charge à la maison, sans rien pouvoir faire pour vous et sans
pouvoir me projeter dans l’avenir. »
_
« Penses-tu vraiment ce que tu dis ? »Soupira Iney.
_ «
Je le pense vraiment, et cela me pèse de plus en plus. Cuis-moi un
Soddag (gâteau d’avoine) et je m’en irai sur les routes chercher
fortune. »
Sa
mère cuisit le Soddag et le lui donna en lui disant :
_
« Prends le tout entier, car je n’ai rien d’autre à te
donner ! ».
Calybrid prit le Soddag et s’en alla pour chercher fortune. Avant de partir elle annonça à sa mère et ses sœurs que si elle n’était pas revenue dans un an et un jour, c’est qu’elle aurait réussi à faire fortune quelque part dans le vaste monde.
Voici
donc Calybrid seule sur la route et son chemin l’amena vers Towl
Creg y Vuggane. Dans une clairière, Calybrid aperçut une maison
étrange qui appartenait à une vieille femme.
_ «
Que viens-tu faire ici ? » demanda la vieille femme.
_ «
Je suis désargentée et j’essaye de trouver un moyen de gagner ma
vie dans ce bas monde. » répondit Calybrid.
_ «
Donc tu cherches du travail ? » renchérit la vieille
femme.
_ En
fait, oui ! » Répondit Calybrid.
_ «
Si tu accepte, j’ai besoin de quelqu’un qui puisse s’occuper de
moi, me laver, m’habiller, nettoyer mon cottage et balayer le sol,
car je suis vieille et seule.
Calybrid était réjouie à l’idée d’avoir trouvé du travail si rapidement.
_ «
Mais il y a une chose dont je dois t’avertir » rajouta la
vieille femme « Quand tu nettoieras mon cottage, tu ne devras
jamais lever les yeux sur la cheminée. »
Calybrid
se dit que c’était un ordre bien étrange, mais elle avait besoin
de travailler, et si la vieille excentrique considérait que sa
cheminée était sacrée, ce n’était pas on problème à elle.
Mais cette requête étrange avait quand même éveillé sa
curiosité.
Le lendemain, Calybrid leva, lava et coiffa la vieille femme qui quitta, ensuite, le cottage. Calybrid en profita pour nettoyer la maison à fond et balayer le sol en terre battue. Ce faisant, elle se dit, qu’étant seule, cela ne gênerait personne si elle jetait un rapide coup d’œil vers la cheminée. Ce qu’elle fit sans tarder, et, ce faisant, elle découvrit le grand sac de cuir rempli de pièces d’or qui avait été dérobé chez sa mère. Calybrid s’en empara et s’enfuit vers chez elle le plus rapidement possible.
Alors
qu’elle courait vers chez elle, Calybrid passa devant un cheval qui
l’apostropha :
_ «
Etrille-moi, s’il te plait, belle jeune fille, cela fait plus de
sept ans que personne ne m’a étrillé ! »
Mais
Calybrid était si pressée qu’elle n’écouta pas le cheval.
Puis
Calybrid passa devant un mouton qui était couvert d’une masse très
importante de laine.
_
« Tonds-moi, tonds-moi, jeune fille, cela fait plus de sept ans
que personne ne m’a tondu la laine que j’ai sur le dos. »
Criait le mouton.
Mais
Calybrid était si pressée qu’elle ignora la demande du mouton.
Continuant
sa route, Calybrid rencontra une chèvre allongée sur une vieille
litière qui la supplia :
_ «
Change ma litière, change ma litière, belle jeune fille, cela fait
plus de sept ans qu’elle n’a pas été changée ! »
Mais
Calybrid ne jeta pas un regard vers la chèvre.
Sur
son chemin, Calybrid rencontra un four à chaux qui lui dit :
_ «
Ramone-moi, ramone-moi, belle jeune fille, cela fait plus de sept ans
que personne ne m’a ramoné. »
Mais
Calybrid daigna uniquement froncer les sourcils.
Puis
Calybrid vit une vache remplie de lait qui meuglait lamentablement.
_
« Viens me traire, viens me traire, belle jeune fille, cela
fait plus de sept ans que je porte tout ce lait. »
Mais
Calybrid était si pressée de retourner chez elle qu’elle ignora
la complainte de la bête.
Après
une si longue course, Calybrid se sentit fatiguée et chercha un
endroit où s’arrêter un moment pour se reposer. Elle vit un
moulin et se dit qu’elle serait bien à l’ombre de ses ailes pour
faire un petit somme.
_ «
lance ma roue, lance ma roue, belle jeune fille « se lamentait
le moulin, « cela fait plus de sept ans que personne n’est
venu moudre du grain. »
Mais
Calybrid, épuisée pénétra dans le moulin, s’affala sur un sac
de farine et s’endormit rapidement.
Pendant ce temps, la vieille femme était retournée chez elle et avait trouvé le cottage vide : La jeune fille était partie. La vieille femme, inquiète, se dirigea vers la cheminée et s’aperçut que le sac avait disparu. Elle se mit à hurler et se lança à la poursuite de Calybrid.
Quand
elle arriva à la hauteur du cheval, elle dit :
_ «
Dis-moi, cher cheval, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
_
« Bien sûr » dit le cheval, « elle est
passée dans cette direction, il n’y a pas très longtemps ! ».
Arriva
à la hauteur du mouton, la femme demanda :
_ «
Dis-moi, cher mouton, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
_
« Bien sûr » dit le mouton, « elle est
passée dans cette direction, il n’y a pas très longtemps ! ».
Puis,
arrivant à la hauteur de la chèvre, elle dit :
_ «
Dis-moi, chère chèvre, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac
en cuir passer par ici ? »
_
« Bien sûr » dit la chèvre, « elle est
passée dans cette direction, il n’y a pas très longtemps ! ».
Quand
elle arriva à la hauteur du four à chaux, la vieille femme dit :
_ «
Dis-moi, cher four, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
_
« Bien sûr » dit le four, « elle est passée
dans cette direction, il n’y a pas très longtemps ! ».
Quand
elle arriva à la hauteur de la vache, elle dit :
_ «
Dis-moi, chère vache, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
_
« Bien sûr » dit la vache, « elle est passée
dans cette direction, il n’y a pas très longtemps ! ».
Finalement,
la vieille femme arriva au moulin et lui posa sa question :
«
Dis-moi, cher moulin, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
Le
moulin répondit :
_ «
Elle dort à l’intérieur sur un sac de farine. » répondit
le moulin. »
La sorcière, car c’était une sorcière, ouvrit la porte du moulin, sortit sa baguette magique de noisetier et toucha l’épaule de Calybrid endormie. La malheureuse jeune fille e transforma immédiatement en dalle de pierre et la sorcière récupéra son sac.
Un
an et un jour passèrent, et Calybrid n’était pas revenue à la
maison. Calyphony, la seconde fille d’Iney dit à sa mère :
_ «
Mère, Calybrid n’est pas revenue. Elle a du réussir à faire
fortune, et je désespère de rester à votre charge à la maison,
sans rien pouvoir faire pour vous et sans projection dans l’avenir. »
_
« Penses-tu vraiment ce que tu dis ? »Soupira Iney.
_ «
Je le pense vraiment, et cela me pèse de plus en plus. Cuis-moi un
Soddag et je m’en irai sur les routes chercher fortune. »
Sa
mère cuisit le Soddag et le lui donna en lui disant :
_
« Prends le tout entier, Calyphony, car je n’ai rien d’autre
à te donner ! ».
Calyphony
prit le Soddag et s’en alla pour chercher fortune. Avant de partir
elle ajouta à sa mère et sa sœur cadette que si elle n’était
pas revenue dans un an et un jour, c’est qu’elle aurait réussi à
faire fortune quelque part dans le vaste monde.
Voici
donc Calyphony seule sur la route et son chemin l’amena vers Towl
Creg y Vuggane. Dans une clairière, Calyphony aperçut une maison
étrange qui appartenait à une vieille femme.
_ «
Que viens-tu faire ici ? » demanda la vieille femme.
_ «
Je suis désargentée et j’essaye de trouver un moyen de gagner ma
vie dans ce bas monde. » répondit Calyphony._ «
Donc tu cherches du travail ? » renchérit la vieille
femme.
_ En
fait, oui ! » Répondit Calyphony.
_ «
Si tu le veux, j’ai besoin de quelqu’un qui puisse s’occuper de
moi, me laver, m’habiller, nettoyer mon cottage et balayer le sol.
Calyphony était réjouie à l’idée d’avoir trouvé du travail si rapidement.
_ « Mais il y a une chose dont je dois t’avertir » rajouta la vieille femme « Quand tu nettoieras mon cottage, tu ne devras jamais lever les yeux sur la cheminée. »
Calyphony se dit que c’était un ordre bien étrange, mais elle avait besoin de travailler, et si la vieille excentrique considérait que sa cheminée était sacrée, ce n’était pas on problème à elle. Mais cette requête étrange avait quand même éveillé sa curiosité.
Le lendemain, Calyphony leva, lava et coiffa la vieille femme qui quitta, ensuite, le cottage. Calyphony en profita pour nettoyer la maison à fond et balayer le sol en terre battue. Ce faisant, elle se dit, qu’étant seule, cela ne gênerait personne si elle jetait un rapide coup d’œil vers la cheminée. Ce qu’elle fit sans tarder, et, ce faisant, elle découvrit le grand sac de cuir rempli de pièces d’or qui avait été dérobé chez sa mère. Calyphony s’en empara et s’enfuit vers chez elle le plus rapidement possible.
Alors
qu’elle courait vers chez elle, Calyphony passa devant un cheval
qui l’apostropha :
_ «
Etrille-moi, s’il te plait, belle jeune fille, cela fait plus de
sept ans que personne ne m’a étrillé ! »
Mais
Calyphony était si pressée qu’elle n’écouta pas le cheval.
Puis
Calyphony passa devant un mouton qui était couvert d’une masse
très importante de laine.
_
« Tonds-moi, tonds-moi, jeune fille, cela fait plus de sept ans
que personne ne m’a tondu la laine que j’ai sur le dos. »
Criait le mouton.
Mais
Calyphony était si pressée qu’elle ignora la demande du mouton.
Continuant
sa route, Calyphony rencontra une chèvre allongée sur une vieille
litière qui la supplia :
_ «
Change ma litière, change ma litière, belle jeune fille, cela fait
plus de sept ans qu’elle n’a pas été changée ! »
Mais
Calyphony ne jeta pas un regard vers la chèvre.
Sur
son chemin, Calyphony rencontra un four à chaux qui lui dit :
_ «
Ramone-moi, ramone-moi, belle jeune fille, cela fait plus de sept ans
que personne ne m’a ramoné. »
Mais
Calyphony daigna uniquement froncer les sourcils.
Puis
Calyphony vit une vache remplie de lait qui meuglait lamentablement.
_
« Viens me traire, viens me traire, belle jeune fille, cela
fait plus de sept ans que je porte tout ce lait. »
Mais
Calyphony d était si pressée de retourner chez elle qu’elle
ignora la complainte de la bête.
Après
une si longue course, Calyphony d se sentit fatiguée et chercha un
endroit où s’arrêter un moment pour se reposer. Elle vit un
moulin et se dit qu’elle serait bien à l’ombre de ses ailes pour
faire un petit somme.
_ «
lance ma roue, lance ma roue, belle jeune fille « se lamentait
le moulin, « cela fait plus de sept ans que personne n’est
venu moudre du grain. »
Mais
Calyphony, épuisée pénétra dans le moulin et s’affala sur un
sac de farine et s’endormit rapidement.
Pendant ce temps, la vieille femme était retournée chez elle et avait trouvé le cottage vide : La jeune fille était partie. La vieille femme, inquiète, se dirigea vers la cheminée et s’aperçut que le sac avait disparu. Elle se mit à hurler et se lança à la poursuite de Calyphony.
Quand
elle arriva à la hauteur du cheval, elle dit :
_ «
Dis-moi, cher cheval, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
_
« Bien sûr » dit le cheval, « elle est
passée dans cette direction, il n’y a pas très longtemps ! ».
Arriva
à la hauteur du mouton, la femme demanda :
_ «
Dis-moi, cher mouton, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
_
« Bien sûr » dit le mouton, « elle est
passée dans cette direction, il n’y a pas très longtemps ! ».
Puis,
arrivant à la hauteur de la chèvre, elle dit :
_ «
Dis-moi, chère chèvre, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac
en cuir passer par ici ? »
_
« Bien sûr » dit la chèvre, « elle est
passée dans cette direction, il n’y a pas très longtemps ! ».
Quand
elle arriva à la hauteur du four à chaux, la vieille femme dit :
_ «
Dis-moi, cher four, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
_
« Bien sûr » dit le four, « elle est passée
dans cette direction, il n’y a pas très longtemps ! ».
Quand
elle arriva à la hauteur de la vache, elle dit :
_ «
Dis-moi, chère vache, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
_
« Bien sûr » dit la vache, « elle est passée
dans cette direction, il n’y a pas très longtemps ! ».
Finalement,
la vieille femme arriva au moulin et lui posa sa question :
«
Dis-moi, cher moulin, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
Le
moulin répondit :
_ «
Elle dort à l’intérieur sur un sac de farine. » répondit
le moulin. »
La sorcière, car c’était une sorcière, ouvrit la porte du moulin, sortit sa baguette magique de noisetier et toucha l’épaule de Calyphony endormie. La malheureuse jeune fille e transforma immédiatement en dalle de pierre et la sorcière récupéra son sac et retourna chez elle.
Un
an et un jour passèrent, et Calyphony n’était pas revenue à la
maison. Calypvora, la plus jeune fille d’Iney dit à sa mère :
_ «
Mère, Calybrid et Calyphony ne sont pas revenues. Elles ont du
réussir à faire fortune, et je désespère de rester à votre
charge à la maison, sans rien pouvoir faire pour vous et sans
projection dans l’avenir. »
_
« Penses-tu vraiment ce que tu dis ? »Soupira Iney.
_ «
Je le pense vraiment, et cela me pèse de plus en plus. Cuis-moi un
Soddag et je m’en irai sur les routes chercher fortune. »
Sa
mère cuisit le Soddag et le lui donna en lui disant :
_
« Prends le tout entier, Calyvora, car je n’ai rien d’autre
à te donner ! ».
Calyvora
prit le Soddag et s’en alla pour chercher fortune. Avant de partir
elle ajouta à sa mère que si elle n’était pas revenue dans un an
et un jour, c’est qu’elle aurait réussi à faire fortune quelque
part dans le vaste monde.
Voici
donc Calyvora seule sur la route et son chemin l’amena vers Towl
Creg y Vuggane. Dans une clairière, Calyvora aperçut une maison
étrange qui appartenait à une vieille femme.
_ «
Que viens-tu faire ici ? » demanda la vieille femme.
_ «
Je suis désargentée et j’essaye de trouver un moyen de gagner ma
vie dans ce bas monde. » répondit Calyvora.
_ «
Donc tu cherches du travail ? » renchérit la vieille
femme.
_ En
fait, oui ! » Répondit Calyvora.
_ «
Si tu le veux, j’ai besoin de quelqu’un qui puisse s’occuper de
moi, me laver, m’habiller, nettoyer mon cottage et balayer le sol.
Calyvora
était réjouie à l’idée d’avoir trouvé du travail si
rapidement.
_ «
Mais il y a une chose dont je dois t’avertir » rajouta la
vieille femme « Quand tu nettoieras mon cottage, tu ne devras
jamais lever les yeux sur la cheminée. »
Calyvora
se dit que c’était un ordre bien étrange, mais elle avait besoin
de travailler, et si la vieille excentrique considérait que sa
cheminée était sacrée, ce n’était pas on problème à elle.
Mais cette requête étrange avait quand même éveillé sa
curiosité.
Le lendemain, Calyvora leva, lava et coiffa la vieille femme qui quitta, ensuite, le cottage. Calyvora en profita pour nettoyer la maison à fond et balayer le sol en terre battue. Ce faisant, elle se dit, qu’étant seule, cela ne gênerait personne si elle jetait un rapide coup d’œil vers la cheminée. Ce qu’elle fit sans tarder, et, ce faisant, elle découvrit le grand sac de cuir rempli de pièces d’or qui avait été dérobé chez sa mère. Calyvora s’en empara et s’enfuit vers chez elle le plus rapidement possible.
Alors
qu’elle courait vers chez elle, Calyvora passa devant un cheval qui
l’apostropha :
_ «
Etrille-moi, s’il te plait, belle jeune fille, cela fait plus de
sept ans que personne ne m’a étrillé ! »
Calyvora
s’arrêta immédiatement :
_
« Bien sûr, pauvre cheval, je vais t’étriller
immédiatement ».
Elle
posa le sac à terre et brossa le cheval.
Puis
Calyvora passa devant un mouton qui était couvert d’une masse
très importante de laine.
_
« Tonds-moi, tonds-moi, jeune fille, cela fait plus de sept ans
que personne ne m’a tondu la laine que j’ai sur le dos. »
Criait le mouton.
Calyvora
s’arrêta immédiatement :
_
« Bien sûr, pauvre cheval, je vais te tondre immédiatement ».
Elle
posa le sac à terre et s’occupa du mouton.
Continuant
sa route, Calyvora rencontra une chèvre allongée sur une vieille
litière qui la supplia :
_ «
Change ma litière, change ma litière, belle jeune fille, cela fait
plus de sept ans qu’elle n’a pas été changée ! »
Calyvora
s’arrêta immédiatement :
_
« Bien sûr, pauvre chèvre, je vais m’occuper de toi
immédiatement ».
Elle
posa le sac à terre et changea la litière de la chèvre.
Sur
son chemin, Calyvora rencontra un four à chaux qui lui dit :
_ «
Ramone-moi, ramone-moi, belle jeune fille, cela fait plus de sept ans
que personne ne m’a ramoné. »
Calyvora
s’arrêta immédiatement :
_
« Bien sûr, pauvre four, je vais te ramoner immédiatement ».
Elle
posa le sac à terre et ramona le four.
Puis
Calyvora vit une vache remplie de lait qui meuglait lamentablement.
_
« Viens me traire, viens me traire, belle jeune fille, cela
fait plus de sept ans que je porte tout ce lait. »
Calyvora
s’arrêta immédiatement :
_
« Bien sûr, pauvre vache, je vais te traire immédiatement ».
Elle
posa le sac à terre et soulagea la vache.
Après
une si longue course, Calyvora se sentit fatiguée et chercha un
endroit où s’arrêter un moment pour se reposer. Elle vit un
moulin et se dit qu’elle serait bien à l’ombre de ses ailes pour
faire un petit somme.
_ «
lance ma roue, lance ma roue, belle jeune fille « se lamentait
le moulin, « cela fait plus de sept ans que personne n’est
venu moudre du grain. »
Calyvora,
luttant contre la fatigue dit au moulin :
_ «
Bien sûr, pauvre moulin que je vais faire tourner ta roue » ;
Elle laissa tomber le sac, mit en route le moulin, se coucha sur un
sac de farine et s’assoupit aussitôt.
Pendant ce temps, la vieille femme était retournée chez elle et avait trouvé le cottage vide : La jeune fille était partie. La vieille femme, inquiète, se dirigea vers la cheminée et s’aperçut que le sac avait disparu. Elle se mit à hurler et se lança à la poursuite de Calyphony.
Quand
elle arriva à la hauteur du cheval, elle dit :
_ «
Dis-moi, cher cheval, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
_
« Ne crois-tu pas » dit le cheval, « que je
n’ai rien d’autre à faire qu’à surveiller des jeunes filles.
Va chercher de l’aide ailleurs! ».
Arriva
à la hauteur du mouton, la femme demanda :
_ «
Dis-moi, cher mouton, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
_
« Ne crois-tu pas » dit le mouton, « que je
n’ai rien d’autre à faire qu’à surveiller des jeunes filles.
Va chercher de l’aide ailleurs! ».
Puis,
arrivant à la hauteur de la chèvre, elle dit :
_ «
Dis-moi, chère chèvre, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac
en cuir passer par ici ? »
_
« Ne crois-tu pas » dit la chêvre, « que je
n’ai rien d’autre à faire qu’à surveiller des jeunes filles.
Va chercher de l’aide ailleurs! ».
Quand
elle arriva à la hauteur du four à chaux, la vieille femme dit :
_ «
Dis-moi, cher four, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
_
« Ne crois-tu pas » dit le four à chaux, « que
je n’ai rien d’autre à faire qu’à surveiller des jeunes
filles. Va chercher de l’aide ailleurs! ».».
Quand
elle arriva à la hauteur de la vache, elle dit :
_ «
Dis-moi, chère vache, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
_
« Ne crois-tu pas » dit la vache, « que je
n’ai rien d’autre à faire qu’à surveiller des jeunes filles.
Va chercher de l’aide ailleurs! ».
Finalement,
la vieille femme arriva au moulin et lui posa sa question :
«
Dis-moi, cher moulin, as-tu vu une jeune fille avec un grand sac en
cuir passer par ici ? »
Le
moulin répondit :
_
« Viens plus près, vieille femme, je suis vieux et sourd et je
ne comprends pas bien ce que tu me demandes. Entre et chuchote à ma
roue, alors je pourrais entendre clairement ce que tu me demandes.
La vieille femme entra dans le moulin et posa sa tête près de la roue du moulin. Juste à cet instant, le moulin mit sa roue en marche. La roue agrippa les vêtement de la sorcière qui fut réduite en poussière, comme de la farine, poussière qui tomba de la roue vers la rivière où tous ses morceaux furent dispersés vers un trou près de là qui est appelé : Towl Creg y Vuggane, ce qui signifie : le trou du Buggane. Il est dit que si vous agenouillez tout près du trou et que vous écoutez attentivement, vous pouvez entendre les lamentations sortir de terre, même aujourd’hui.
La vieille sorcière avait laissé tomber sa baguette magique quand la roue du moulin l’avait happée.
Alors
le moulin chanta gentiment :
_
« Calyvorra, Calyvorra, réveille toi ! »
Quand Calyvorra se réveilla, le moulin lui dit de prendre la baguette magique et de toucher les deux dalles en pierre qui se trouvaient au fond de la pièce. Elle obéit au moulin et sauta de joie quand elle vit apparaître Calybrid et Calyphony, ses deux sœurs qu’elle croyait perdues depuis si longtemps.
Puis
le moulin toucha le sac avec la baguette magique et dit :
_
« Désormais, peu importe la quantité de pièces que vous
prendrez dans le sac, il ne sera jamais entièrement vide. Une
dernière chose, Calyvora, brise la baguette magique en mille
morceaux afin que personne ne puisse l’utiliser à de mauvaises
fins.
CAlyvorra, Calybrid et Calyphony rentèrent à la maison en riant et en chantant à tue tête pour célébrer leur joie de s’être retrouvées et de ramener le sac d’or. A la porte du cottage, leur mère pleurait car elle était toute seule. Elle fut toute heureuse de retrouver ses filles et son sac d’or, et c’est ainsi que finit l’histoire du grand sac en cuir de la sorcière.