À partir de 1415, des marchands de poisson du nord de l'Allemagne se rendaient aux Shetland pour acheter du poisson. Le sel était crucial pour le séchage du poisson, et lorsque des droits sur le sel importé ont explosé, cela aurait détruit l'économie locale si les propriétaires locaux n’avaient pas exporté leur poisson séché salé vers les pays méditerranéens.
Le besoin de pêcheurs « Haaf » augmentait régulièrement et pour répondre à la demande, certains propriétaires divisaient les fermes en propriétés de plus en plus petites et inaptes à nourrir une famille, les hommes devaient donc aller à la pêche. De plus, les bateaux et les lignes utilisés étaient souvent loués au propriétaire, et les pêcheurs étaient obligés de vendre tout poisson pêché au marchand local à un prix plancher fixé par lui. Comme les propriétaires possédaient généralement les magasins, les gens ne recevaient pas d’argent mais des bons d’achat, s'assurant qu'ils ne pouvaient lui acheter que leurs biens, augmentant ainsi les bénéfices. Ce système était largement répandu dans les Shetland.
Le bateau utilisé par les pêcheurs « Haaf » était le sixern; ce bateau avait six rames. C’étaient des bateaux ouverts qui se comportaient bien dans des conditions difficiles.
Des poissons comme le lieu noir et la morue ont été capturés sur des lignes.
Le séchage du poisson était fait principalement par les garçons et les hommes âgés.
LE PÊCHEUR ET LE MERMAN.
Ecosse _ îles shetland
Proposé par Lord Blackwood / Lanarkshire
traduit par le conteur Armanel
Dans les îles Shetland on raconte de nombreuses histoires étranges au sujet des sirènes et d’un peuple de mer. Sous les profondeurs de l'océan, il existe une atmosphère adaptée aux poumons de certains êtres, ressemblant à la race humaine, possédant une beauté surpassant tout ce qui est connu, avec des pouvoirs surnaturels mais étant quand même des êtres mortels. Ils habitent un vaste territoire du globe, situé sous la mer, sur lequel la mer, comme la canopée nuageuse de notre ciel, roule haut et fort, et ils possèdent des habitations construites avec des perles et du corail de l'océan.
Leurs poumons ne sont pas adaptés à un milieu aqueux, mais à l'air atmosphérique, il leur serait impossible de traverser le volume des eaux qui sépare leur monde sous-marin du notre terrestre, sans le pouvoir extraordinaire dont ils héritent d'entrer dans la peau d'un animal capable de vivre dans la mer, qu'ils peuvent occuper par une possession magique. Une de leur forme préférée est celle d'un animal humain au-dessus de la taille, mais se terminant en dessous par une queue et des nageoires de poisson. Mais leur forme préférée est celle du grand phoque ou du poisson « Haaf » des grands fonds;
En possédant une nature amphibie, ils peuvent non seulement à exister dans l'océan, mais aussi atterrir sur un rocher, où ils se débarrassent fréquemment de leur robe de mer, reprennent leur forme première et, avec beaucoup de curiosité, examinent le monde des humains. Malheureusement, chaque homme ou femme de mer ne possède qu'une seule peau, lui permettant de remonter les mers, et si, en visitant la demeure de l'homme, le costume est perdu, l'être malheureux doit inévitablement devenir un habitant de la terre.
Un jour, il y a très longtemps de cela, l'équipage d'un bateau qui a atterri dans le but d'attaquer les phoques se trouvant dans les creux des rochers à l'un des Stacks* qui sont nombreux dans les îles Shetland. Les hommes ont assommé un grand nombre d'animaux, et les ont dépouillés de leur peau et de leur graisse. Puis, laissant les carcasses sur les rochers, l'équipage était sur le point de descendre sur l’île de Papa Stour, quand il se leva une houle si énorme que chacun s'enfuit rapidement vers le bateau. Tous ont réussi à y entrer sauf un homme, qui s'était imprudemment attardé en arrière. L'équipage n'était pas disposé à laisser un compagnon périr sur les rochers, mais la montée subite des eaux rendit les nombreuses tentatives de sauvetage infructueuses pour rapprocher le bateau du Stack, et le malheureux Wight fut laissé à son sort. La nuit qui suivit fut très orageuse et le Shetlander abandonné ne vit devant lui que la possibilité de périr de froid et de faim, ou d'être emporté dans la mer par les vagues de fond qui menaçaient de se précipiter sur les rochers. Il finit par apercevoir de nombreux phoques qui avaient échappé à l'attaque des bateliers et s'approchant du rocher, se déshabillaient de leurs peaux amphibies et reprenaient leur forme de fils et de filles de l'océan.
Leur intention était de récupérer leurs amis qui, ayant été assommés par les gourdins des pêcheurs, avaient été, ensuite, privés de leur peau. Lorsque les animaux écorchés ont retrouvé leurs esprits, ils ont repris leur apparence d'hommes ou de femmes du fond de la mer, et ont commencé à se lamenter de la perte de leur robe de mer, ce qui les empêcherait de profiter à nouveau de leur atmosphère d'azur et de leurs demeures de corail qui se trouvent sous les eaux profondes de l'Atlantique. Mais leur principale lamentation était pour Ollavitinus, le fils de Gioga, qui, après avoir été dépouillé de sa peau de phoque, serait à tout jamais séparé de ses camarades et condamné à devenir un être exilé dans le monde des humains.
Leur lamentation s’est finalement interrompue quand ils ont vu l'un de leurs ennemis observer, les membres tremblants et le regard désespéré, les vagues sauvages qui se précipitaient sur le stack. Gioga conçut aussitôt l'idée de retourner à l'avantage de son fils la situation périlleuse de l'homme. Elle s'adressa à lui avec douceur, proposant de l'emmener en sécurité sur son dos à travers la mer jusqu'à Papa Stour, à condition de recevoir la peau de phoque d'Ollavitinus en récompense. L’affaire a rapidement été conclue et Gioga s'est revêtue de son habit amphibie; mais le Shetlander, alarmé à la vue de la mer démontée qu'il devait traverser, demanda la permission de faire quelques trous dans les épaules et les flancs de Gioga, afin de lui procurer, entre la peau et la chair, une meilleure fixation pour ses mains et ses pieds. La demande satisfaite, l'homme saisit le cou du phoque, et s’en remit à ses soins. Gioga le débarqua en toute sécurité à Acres Gio sur Papa Stour; d’où il s'est immédiatement rendu à un séchoir à Hamna Voe, où la peau était déposée, et a honorablement rempli sa part du contrat en rendant à Gioga la peau par laquelle son fils pourrait à nouveau revisiter l'espace éthéré sur lequel la mer étendait son manteau vert.
* Un stack, est une aiguille de pierre détachée du littoral par l'érosion et pouvant ou non former une île1. L'aiguille a une forme pointue, contrairement au pilier alors que le pinacle est un terme plus général utilisé pour désigner un piton en forme de pilier ou d'aiguille.
Les stacks sont parfois identifiés dans les légendes locales comme étant des personnages humains ou mythologiques pétrifiés. Ils constituent également des refuges pour la faune sauvage et notamment les oiseaux de mer qui y nidifient à l'abri des prédateurs terrestres.