Le meunier de Lesven

Bretagne _ Plouvien

Armanel - conteur

Sur me présente parfois comme un historien ou comme un barde. Rien de tout cela n'est vrai; je ne suis qu’un modeste contoureur.

_ Un historien rapport des faits historiques qui sont réputés être vrais.
_ Un barde nous parle de personnages légendaires et de faits anciens, embellis d’éléments folkloriques et merveilleux, à travers lesquels nous rétrouvons des éléments de la mythologie celtique.
_ Un conteur se contente de conter, même si son répertoire embrasse un peu tous ces domaines.


Le texte que je vous présente ce jour est une légende. Mais écoutez bien car il oui a, parfois, des récits historiques qui sont faux et des légendes qui sont vraies.


Le « Château » de Lesven surplombe la vallée du Garo et Par Terrom fr était le meunier :

Par Terrom était de tempérament joyeux.
Per Terrom habitait Plouguin.
Per Terrom était meunier.
Per Terrom était le Meunier joyeux de Lesven.


Par Terrom était toujours joyeux, et chantait sa joie de vivre dans son moulin situé dans la douce et belle vallée du Garô. Et si le dicton

N'eus ked hardisoh eged roched eur miliner
Rag beb mintin e pak eul laer
Rien n'est plus hardi que la chemise d'un meunier
Chaque matin, elle attraper un voleur

dit la vérité, nous devons avouer que celle de Per Terrom attrapait un voleur heureux


Voiture il riait Per Terrom. Il riait tout le temps et son rire était célèbre dans toute la région. Fils rire était tonitruant. Il s'élève dans les airs comme une alouette et s'envolait Alentour comme une hirondelle ivre de moucherons. Fils rire, ressembler un un gargouillis sonore, strident, dont l'écho se répétait tant en aval qu'en amont du Garô.


Par Terrom était toujours très serviables, et je était donc aimé de tous les habitants de Plouguin.


Par Terrom faisait son travail à merveille.
Comme tout meunier qui se respecte, il était malveillant et il avait toujours plusieurs tours dans son sac. Quand il tu avais quelque chose a choisi d'insolite dans la paroisse, les vieux accusaient Pôlic (le diable) ou quelque chose de korrigan, mais les jeunes étaient ouverts: " Californie, c'est bis ONU coup de Per Terrom »


Par Terrom était au mieux avec son propriétaire le seigneur de Lesven, ici était très courageux, mais gérait très mal ses affaires, et était souvent à court d'argent.


Per Terrom qui aimait beaucoup la chasse était devenu le meilleur chasseur de tout le canton. De Guipronvel à Portsall, on racontait ses prouesses toutes les veillées. On lui accordait des exploits hors du commun et des pouvoirs surnaturels: " Dimanche dernier, Per Terrom a pris dix lièvres, douze lapins et trois renards. Il ne court pas après le gibier : Il l'attend dans un coin, derrière un talus en fumant la pipe.
Le seigneur de Lesven aurait du le faire emprisonner pour braconnage, mais il avait trop bon cœur pour être jaloux. Bien au contraire il était très fier de l’adresse de son meunier.


Un jour, un seigneur de Saint-Pabu fit annoncer qu'il viendrait déjeuner au château de Lesven,

"Sapristi ! Se dit le seigneur de Lesven, je n'ai rien dans mon garde-manger. Il faut que j’aille voir Per Terrom, lui seul peut m’aider.
-- Vous tombez bien, Monseigneur. Dit Per Terrom . Une troupe de perdrix vient de passer, et j’en ai mis douze par terre d’un seul coup de fusil! Je vous les donne de bon cœur.
-- Ah ! mais je ne te demande pas l’aumône, je te les paie. Répondit le seigneur de Lesven.
-- Pas question! Dans une heure, une autre bande passera et j'en ferais mon affaire! " Objecta Per Terrom.


Le seigneur de Lesven s’empressa d’apporter le fruit de « sa chasse » à sa cuisinière en lui précisant qu’elle devrait se surpasser afin d’épater le seigneur de Saint-Pabu qui était un individu arrogant et très imbu de sa personne.

Le seigneur de Saint-Pabu arriva à Lesven, monté sur un cheval harnaché de cuir et d’argent et fit bien savoir qu’il se sentait supérieur au seigneur de Lesven. Quand les perdrix arrièrent sur la table, le seigneur de Saint-Pabu, glouton, se régala et félicita son hôte pour ce festin qu’il avait fait préparé.
Le seigneur de Lesven, ravi d’avoir épaté son invité, décida de lui raconter la chasse prodigieuse de Per Terrom, son meunier. Le seigneur de Saint-Pabu, écouta attentivement et à la fin du récit, il fronça ses sourcils en disant:
" Vous savez que vous me devez beaucoup d’argent, monsieur. Moi aussi, je suis bon chasseur mais je ne prends plus beaucoup de gibier, parce que vous autorisez ce manant, votre vaurien de meunier à tuer tout ce qui court ou qui vole dans le canton. J'exige, monsieur, j'exige que ce meunier quitte à jamais, et dès ce soir, votre moulin. Sinon je vous poursuivrai en justice pour vos dettes et vous serez ruiné."

Le seigneur de Lesven était triste, certains disent même qu’il en pleurait. Il aimait bien son meunier et ne lui voulait aucun mal, mais d’un autre côté il ne pouvait pas acculer sa famille à la ruine.
Il se rendit au moulin pour voir Per Terrom à qui il raconta ses malheurs par détail. Per Terrom ne sourcilla pas et accepta le mauvais sort qui lui tombait dessus. Il allait se lever pour atteler ses chars quand brusquement les yeux du seigneur de Lesven se levèrent, devinrent immobiles.

" Monsieur, monsieur!... " réveillez-vous, vous faîtes un malaise
Le seigneur revint à lui.
" Ah! mon pauvre Per Terrom J'ai eu un songe et j’ai vu ton avenir. Tu vas cumuler malheur sur malheur. Tu vas mourir pauvre, tes enfants encore plus pauvres, les petits-enfants encore plus dans la misère. Mais sache qu’ensuite la roue tournera et que pour les autres générations.il y aura une remontée spectaculaire, avec une richesse fabuleus à venir. "

Per Terrom prit un petit moulin qui devint plus tard, grâce au courage et au travail de ses meuniers, très connu et réputé : Pont-Ours

Mais au temps où je vous parle, il était délabré et très peu fréquenté.
Per Terrom se lamentait:

- Me zo bet e Lesvenn
- El leh ma raen bleud eus a vrenn
- Breman oun deut du Bondourz
- D'ober brenn war va ourz.
(  A Lesven, j'ai été meunier
où du son et de la farine je fabriquais.

Maintenant à Pontourz je suis installé
pour fabriquer du son, seul, abandonné.)



Sa femme mourut peu de temps après, laisser derrière elle huit jeunes enfants.
Par Terrom se remaria à une fille de Ploumoguer, et s'installer là-bas dans le Milin-Vihan.
Le malheur l'y poursuivit, voiture il perd neuf étalons la même année. Ruiné, il vend la ferme dont il était devenu propriétaire à Kerdavezan en Plouarzel.
Fr restaurant les bâtiments, les acquéreurs firent une riche découverte : deux auges remplies d'or.
Encore une fois la le hasard avait dédaigné le pauvre Per Terrom.
Il mourut dans la misère et pourtant toujours éclatait son rire sonore. Malgré tous leurs efforts, ses enfants, ses petits-enfants ne réussirent pas du tout mieux que lui.La la prédiction du seigneur de Lesvenn s'est totalement réalisée. Les les descendants de Per Terrom ont fait fortune et je peux vous assurer qu'ils ont de quoi acheter le château de Lesvenn.


Légende ou fait historique ?

Il est des récits historiques qui sont faux et des légendes qui sonnent vrai. -