KILHWCH AND OLWEN 

Traduction(et adaptation) Armanel.

Le conte met en scène Arthur et les hommes de sa cour dans un récit classique de la littérature populaire orale et écrite : un jeune homme « défavorisé » réussit à épouser la femme qu’il aime. 
Culhwch est le fils du roi Cilydd mab Celyddon ; sa mère Goleuddydd est morte à sa naissance. Lorsque son père se remarie, sa belle-mère veut le marier à sa propre fille, mais Culhwch refuse. Elle lui jette alors un sort : il ne pourra épouser nulle autre que la belle Olwen, fille du maléfique géant Ysbaddaden Pencawr. Culhwch requiert alors l'aide de son cousin le roi Arthur qui réside en Cornouailles. Ce dernier répond à son appel avec ses meilleurs hommes, parmi lesquels : Keu (Cai), Bedivere (Bedwyr) et Gauvain (Gwalchmei).
Olwen aimerait bien épouser Culhwch, mais son père le géant, sait qu'il ne survivra pas au mariage de sa fille, et impose une quarantaine d'épreuves au prétendant. Avec l'aide d’Arthur, Culhwch vient à bout des épreuves et épouse Olwen tandis que le géant est décapité.

Le Texte est très long et comporte deux litanies ( que j’ai écrit en italique) et qui peuvent être « sautées » pendant une première lecture :
_ La liste des héros égrainée par Kulhwch.
_ La liste des épreuves imposées par Ysbaddaden Pencawr
 

1 _  Kilydd

Kilydd le fils du prince Kelyddon désirait prendre femme et il choisit Goleuddydd, la fille du prince Anlawdd. Après leur mariage, le peuple se mit à prier afin qu’ils aient un héritier. Et grâce aux prières du peuple, ils eurent un fils. Mais, pendant sa grossesse Goleuddydd fut frappée de démence et s’est mise à errer à travers le pays sans jamais se poser nulle part. Cependant lorsque le temps de la délivrance arriva, la raison lui revint. Goleuddydd se rendit alors sur une montagne où un homme gardait un troupeau de porcs. A la vue de ce troupeau de porcs, Goleuddydd fut prise d’une peur panique qui déclencha le travail, et elle accoucha d’un garçon. Le porcher prit le garçon et le présenta au palais où il fut baptisé et reçut le nom de Kilhwch, parce qu'il était né au milieu des truies. Néanmoins comme le garçon était de noble lignée, et cousin d'Arthur, il fut confié à une nourrice.

Après cela, Goleuddydd, la mère du garçon, fille du prince Anlawdd, tomba gravement malade. Elle appela son mari et lui dit:

_ « Je sais que je vais mourir, et que tu devras prendre une autre femme. Sache que les femmes sont un don du Seigneur, mais fais en sorte d’en choisir une qui ne nuira pas à ton fils. De plus, je t’en supplie, promets-moi de ne pas prendre femme avant d'avoir vu une bruyère pousser sur ma tombe ».

Kilydd promis à Goleuddydd de faire selon ses volontés. Avant de mourir, Goleuddydd le pria de nettoyer conscencieusement sa tombe tous les ans, espérant ainsi que rien ne pousserait dessus. Et Kilydd envoya chaque année un serviteur pour vérifier si quelque chose poussait sur la tombe.

La septième année, Kilydd a oublié de faire nettoyer la tombe comme il l’avait promis à la défunte reine. Pendant une partie de chasse, Kilydd se rendit sur la tombe car il voulait vérifier par lui-même si le moment n’était pas venu de prendre femme; et Kilydd vit qu’une bruyère avait poussé. Alors, Kilydd réunit ses conseillers et leur demanda s’ils savaient où il pourrait trouver une femme. L'un de ses conseillers a déclaré:

_ « Je connais une femme qui conviendrait, c'est la femme du roi Doged ».

Ils décidèrent d'aller la chercher; tuèrent Doged, emmenèrent sa femme et sa fille, et annexèrent les terres du défunt roi.


2 _  Kilhwch 

Un jour, la nouvelle femme de Kilydd s’était éloignée du château et arriva à une ville où elle rencontra une vieille femme qui n’avait pas la moindre dent dans la bouche. Et Goleuddydd dit à la vieille femme:

_  « Vieille femme, pour l'amour du ciel, réponds à ma question : Où sont les enfants de l'homme qui m'a enlevée »

La sorcière répondit :

_  « Il prétend qu’il n'a pas d'enfants».

La princesse dit:

_« Le malheur m’accable, j’ai été enlevée par un roi sans descendance! »

La sorcière dit alors:

_ « Tu ne dois pas te lamenter pour cela, car il est écrit qu’il aura un héritier de toi, et de nulle autre. De plus, saches qu’en vérité, il a déjà un fils. »


La princesse est rentrée chez elle toute heureuse de ce que la vieille femme lui avait dit, et elle demanda à son époux:

_ « Pourquoi caches-tu ton enfant loin de moi? »

Le roi répondit:

_ « Je ne le ferai plus. »

Et il envoya un messager chercher son fils qui fut amené à la cour.

Sa belle-mère lui dit:

_  « Tu es bel homme et en âge de te marier, et j’ai une fille qui est recherchée par tous les hommes de haute lignée de par le monde. »

_ « Je ne suis pas encore en âge de me marier », a répondu Kilhwch.

Alors la princesse lui a déclaré:

_ « S’il en est ainsi, je te déclare que ton destin est de ne jamais pouvoir te marier si ce n’est avec Olwen, fille de Yspaddaden Penkawr. »

Le visage de Kilhwch rougit et son amour pour Olwen se répandit dans tout son être, bien qu'il ne l'ait encore jamais vue.

Son père lui demanda:

_ « Pourquoi es-tu tout retourné, mon fils, que t'arrive-t-il? »

_ « Ma belle-mère m'a déclaré que mon destin est d'épouser Olwen, la fille d'Yspaddaden Penkawr. »

_ « Ce ne devrait pas être trop dur pour toi », répondit son père. « Arthur est ton cousin. Va donc chez Arthur te faire couper les cheveux et demande-lui ceci comme une bénédiction."

Et Kilhwch s’élança sur un cheval âgé de quatre ans à la tête tachetée de gris, ferme, avec des pattes bien charpentées et munies de sabots larges et solides, harnaché d’une bride d’or et d’une selle d’or de grande valeur. Dans sa main le jeune homme, tenait deux lances d'argent tranchantes, à pointes d'acier bien trempées, d'une longueur de trois coudées, capables de couper le vent et de faire couler le sang plus rapidement que ne tombe la lourde goutte de rosée de juin du brin de roseau sur la terre. Sur sa cuisse pendait une épée à poignée d'or, dont la lame aussi était en or, sur laquelle était incrustée une croix en or étincelante comme l’éclair: son olifant était en ivoire. Il était précédé par deux lévriers à la poitrine blanche, portant de si larges colliers de rubis qu’ils couvraient leurs cous de l'épaule à l'oreille. Et, si le lévrier qui se tenait à gauche courait sur la droite, celui qui se tenait à droite se jetait à gauche, ressemblant ainsi à deux hirondelles marines. Les quatre sabots de son coursier faisaient voler des mottes de terres semblables à quatre hirondelles qui voletaient autour de sa tête. La cape de Kilhwch était un drap violet carré possédant une pomme d'or à chaque coin, et chacune des pommes valait cent têtes de bétail. Et tout l'or précieux que l’on voyait sur ses chaussures et sur ses étriers, du genou au bout de l'orteil avait la valeur de trois cents vaches. Le pas de son coursier était si léger alors qu'il se dirigeait vers la porte du palais d'Arthur que les brins d'herbe ne pliaient pas sur son passage.

Arrivé devant chez Arthur, Kilhwch demanda

_ « Y a-t-il un gardien pour m’accueillir? »

_ « Certainement. Et si vous ne venez pas en paix, vous n’êtes pas le bienvenu. Je m’appelle Glewlwyd et j’assume la charge de portier d’Arthur tous les premiers jours de janvier. Et pendant le reste de l’année, la fonction revient à Huandaw, Gogigwc, Llaeskenym et Pennpingyon, l’homme qui se déplace sur la tête pour épargner ses pieds, ne les dirigeant ni vers le ciel ni vers la terre, mais comme une pierre qui roule sur le sol de la cour ».

_ « Alors, ouvrez-moi le portail. » Ordonna Kilhwch

_  « Je ne l'ouvrirai certainement pas. » Répondit le portier

_ « Et pourquoi donc? » Demanda Kilhwch

_ « Le couteau est planté dans la viande et la boisson est versée dans le hanap. Il y a des réjouissances chez Arthur, et nul ne peut y pénétrer si ce n'est le fils d'un roi d'un pays puissant ou un artiste proposant ses services. Mais, on donnera à manger et à boire à tes chiens et à tes chevaux, et toi tu auras droit à du lard cuisiné et poivré, du vin succulent et des chants joyeux. De la nourriture pour cinquante hommes te sera apportée dans la chambre d'amis, où sont accueillis les étrangers qui ne sont pas admis dans l'enceinte du palais d'Arthur. Tu y seras aussi bien traité que si tu avais été accueilli à la Cour avec Arthur. Une Dame te préparera ta couche et te bercera de sa voix harmonieuse. Demain matin, quand la porte sera ouverte à la multitude qui s’amasse aujourd'hui, tu pénétreras en premier, et tu pourras t'asseoir à l'endroit que tu choisiras dans la salle d'Arthur.


_ «  Nul ne m’a jamais traité ainsi, » dit Kilhwch. « Si tu m’ouvres la porte, j’oublierai l’outrage que tu viens de me faire. Si tu ne l'ouvres pas, je couvrirai ton Seigneur d’opprobre et les flammes de l’enfer tomberont sur toi. Je soufflerai par trois fois dans mon olifant devant cette porte. La première sonnerie, la plus puissante jamais entendue retentira jusqu’au sommet de Pengwaed en Cornouailles, la deuxième s’entendra jusqu’au bas de Dinsol, au nord, et la troisième à Esgair Oervel, en Irlande. De plus, toutes les femmes enceintes de ce palais perdront leur progéniture, et le cœur de celles qui ne sont pas enceintes deviendra si faible qu’elles ne mettront jamais au monde un seul enfant à partir de ce jour. "

«  Quelque soit la violence de ta révolte contre les lois édictées par Arthur » dit Glewlwyd Gavaelvawr, «  tu ne pourras entrer dans cette enceinte tant que je ne serai pas allé, d’abord, en parler à Arthur »

Alors Glewlwyd entra dans la salle du banquet. Et Arthur lui demanda:

« Quelles nouvelles m’apportes-tu de la porte? »

"La moitié de ma vie est derrière moi, et la moitié de la tienne aussi. J'étais présent à Kaer Se et Asse, à Sach et Salach, à Lotor et Fotor; et j'ai voyagé jusque dans les Indes, la Grande et la Petite, et j'étais présent à la bataille de Dau Ynyr lorsque les douze otages ont été transférés de Llychlyn, et j'ai également chevauché en Europe, en Afrique et dans les îles de Corse. J’étais à tes côtés à Caer Brythwch, Brythach et Verthach, et j'étais présent quand tu as tué la famille de Clis, fils de Merin, et quand tu as tué Mil Du, fils de Ducum, et quand tu as vaincu la Grèce. Et je suis allé à Caer Oeth et Annoeth et à Caer Nevenhyr. Nous y avons vu neuf souverains puissants et beaux hommes, mais je n’ai jamais vu un homme de dignité égale à celui qui est en ce moment à la porte du palais. »

Alors Arthur répondit:

« Si tu es venu jusqu’à moi en marchant, retourne à la porte en courant. Et laisse tous ceux qui seront éblouis par son aura, tous ceux qui ouvriront et fermeront les yeux, s’incliner devant lui en signe de respect, et le servir, les uns en le faisant boire dans des hanaps d’or, les autres en lui proposant des tranches de lard cuites et poivrées, jusqu'à ce que de la nourriture et des boissons puissent être préparées pour lui. Il est inconvenant de garder un homme tel que tu le dis, dans le vent et la pluie. »

Kai dit:

« Arthur mon ami, si tu voulais bien m’écouter, tu ne violerais pas les lois de la cour à cause de cet homme. »

« Dis-toi bien que tu te trompes, valeureux Kai. C'est un honneur pour nous de savoir faire une exception. Plus notre courtoisie sera grande, plus notre réputation, notre renommée et notre gloire seront grandes."


Et Glewlwyd retourna à la porte et l’ouvrit devant Kilhwch, et bien que la règle voulait que tous les cavaliers mettent pied à terre à l’entrée du palais, Kilhwch resta sur sa selle. Puis Kilhwch dit:

« Salut à toi, souverain suprême de cette île; que mon salut soit le plus humble et le plus digne que possible, et qu’il soit reçu de la même manière par tes invités, tes guerriers et tes chefs - que tous y prennent part. Que ta postérité, ta renommée et ta gloire rayonnent sur toute cette île. »

« Salut à toi aussi," dit Arthur; "Assieds-toi entre deux de mes guerriers, tu auras des ménestrels face à toi, et tu jouiras des privilèges d'un roi né sur un trône, aussi longtemps que tu resteras ici. Et quand je distribuerai mes cadeaux aux visiteurs et aux étrangers dans cette Cour, je commencerai par toi »

Kilhwch dit:
_"Je ne suis pas venu ici pour manger de la viande et boire; mais si j'obtiens le présent que je cherche, je te le rendrai et je louerai ton nom; et si je ne l'ai pas, je détruirai ta réputation aux quatre coins du monde, partout où ta renommée s'est étendue. »

Alors Arthur répondit:

« Puisque tu ne veux pas rester ici, seigneur, tu recevras ce présent quel qu’il soit, aussi vrai que le vent sèche, que la pluie mouille, que le soleil tourne, que la mer entoure, et que la terre s’étend. Mais laisse-moi mon navire et mon manteau, ainsi que Caledvwlch, mon épée, Rhongomyant, ma lance, Wynebgwrthucher, mon bouclier, Carnwenhau, mon poignard, et Gwenhwyvar, ma femme. A part cela, je le jure devant Dieu, tu obtiendras ce que tu voudras. »

« Je voudrais que tu coiffes mes cheveux. »

« Cela te sera accordé. »

Arthur prit un peigne d'or et des ciseaux dont les poignées étaient d'argent et il peignit les cheveux de Kilhwch. Puis Arthur lui demanda :

_ « Qui es-tu ? Car à ta vue mon cœur se réchauffe et je sens que tu es de mon sang. Dis-moi donc qui tu es. »

_ « Je vais te le dire », répondit Kilhwch. « Je suis Kilhwch, fils de Kilydd, fils du prince Kelyddon, et par Goleuddydd, ma mère, fille du prince Anlawdd. »
_ "Si ce que tu dis est vrai », dit Arthur; « Tu es mon cousin. Tout ce que tu me demanderas, tu l’auras, quelle que soit ta demande. »

_ «  Le jures-tu sur ta promesse de Paradis ainsi que tes droits sur ton royaume ?"

_ "Je te le promets volontiers."

_ "Je désire ardemment que tu obtiennes pour moi Olwen, la fille d'Yspaddaden Penkawr; et je demande également à tes guerriers de m’aider dans cette quête.

Je fais cette demande auprès de Kai, de Bedwyr, de Greidawl Galldonyd et de Gwythyr le fils de Greidawl, et Greid, fils d'Eri, et Kynddelig Kyvarwydd, et Tathal Twyll Goleu, et Maelwys, fils de Baeddan, et Crychwr, fils de Nes, et Cubert, fils de Daere, et Percos, fils de Poch, et Lluber Beuthach et Corvil Bervach, et Gwynn, fils de Nudd, et Edeyrn, fils de Nudd, et Gadwy, fils de Geraint, et du prince Fflewddur Fflam, et Ruawn Pebyr, fils de Dorath de Moren Mynawc, et Moren Mynawc lui-même, et Dalldav, fils de Kimin Côv, et fils d'Alun Dyved, et fils de Saidi, et fils de Gwryon, et Uchtryd Ardywad Kad, Kynwas Curvagyl et Gwrhyr Gwarthevras, et Isperyr Ewingath, et Gallcoyt Govynynat, et Duach, et Grathach, et Nerthach, les fils de Gwawrddur Kyrvach (ces hommes qui se sont échappés de l'enfer), et Kilydd Canhastyr, et Canastyr Kanllaw, et Cors Cant-Ewin, et Esgeir Gulhwch Gogynk, et Drustwrn Hayarn, et Glewlwyd Gavaelvawr, and Lloch Llawwynnyawc, and Aunwas Adeiniawc et Sinnoch, fils de Seithved, et Gwennwynwyn, fils de Naw, et Bedyw, fils de Seithved, et Gobrwy, fils de Echel Vorddwyttwll, et Echel Vorddwyttwll lui-même, et Mael, le fils de Royford, et Garwyli, fils de Gwythawc Gwyr, et Gwythawc Gwyr lui-même, et Gormant, fils de Ricca, et Menw, fils de Teirgwaedd, et Digon, fils de Alar, et Selyf, fils de Smoit, et Gusg, fils de Atheu, et Nerth, fils de Kedarn, et Drudwas, fils de Tryffin, et Twrch, fils de Perif, et Twrch, fils d'Annwas et Iona, roi de France, et Sel, fils de Selgi, et Teregud, fils de Iaen et Sulyen, le fils de Iaen et Bradwen le fils de Iaen et Moren le fils de Iaen, et Siawn, fils de Iaen, et Cradawc, fils de Iaen. (C'étaient des hommes de Caerdathal, de la même famille qu'Arthur, du côté de son père.) Dirmyg, fils de Kaw, et Justic, fils de Kaw, et Etmic, fils de Kaw, et Anghawd, fils de Kaw et Ovan de Kaw, et Kelin, fils de Kaw, et Connyn, fils de Kaw, et Mabsant, fils de Kaw, et Gwyngad, fils de Kaw, et Llwybyr, fils de Kaw, et Coth, fils de Kaw, et Meilic, fils de Kaw et Kynwas, fils de Kaw, et Ardwyad, fils de Kaw, et Ergyryad, fils de Kaw, et Neb, fils de Kaw, et Gilda, fils de Kaw, et Calcas, fils de Kaw, et Hueil, fils de Kaw. (Qui n’a jamais prêté hommage à aucun seigneur). Samson Vinsych et Taliesin, chefs des bardes, et Manawyddan, fils de Llyr, et Llary, fils du prince Kasnar, et Ysperni, fils de Flergant, roi d’Armorique, et Saranhon, fils de Glythwyr et de Llawr Eilerw. et Annyanniawc, fils de Menw, fils de Teirgwaedd, et Gwynn, fils de Nwyvre, et Fflam, fils de Nwyvre, et Geraint, fils de Erbin, et Ermid, fils d'Erbin, et Dyvel, fils d'Erbin, et Gwynn, fils d'Ermid, et Kyndrwyn, fils d'Ermid, et Hyveidd Unllenn, et Eiddon Vawr Vrydic, et Reidwn Arwy, et Gormant, fils de Ricca (le frère d'Arthur du côté de sa mère; le Pentiern de Cornouailles était son père), Llawnrodded Varvawc, et Nodawl Varyf Twrch, et Berth, fils de Kado, et Rheidwn, fils de Beli, et Iscovan Hael, et Iscawin, fils de Panon, et Morvran, fils de Tegid (personne ne l’attaqua à la bataille de Camlan, car à cause de sa laideur, tout le monde pensait qu'il était un diable auxiliaireà cause de sa coiffure semblable aux bois d'un cerf). Et Sandde Bryd Angel (personne ne l'a visé avec une lance lors de la bataille de Camlan à cause de sa beauté; tous pensaient qu'il était un ange en mission sur terre). Et Kynwyl Sant (le troisième homme qui s'est échappé de la bataille de Camlan, il a été le dernier à se séparer d'Arthur sur Hengroen, son cheval). Uchtryd, fils d'Erim, et Eus, fils d'Erim, et Henwas Adeinawg, fils d'Erim, et Henbedestyr, fils d'Erim, et Sgilti Yscawndroed, fils d'Erim. (A ces trois hommes appartenaient les trois qualités suivantes

Henbedesty était si endurant que personne ne pouvait suivre le rythme de sa course, ni à cheval ni à pied, Henwas Adeinawg était si rapide qu’aucune bête à quatre pattes ne pouvait courir la distance d'un acre à sa hauteur, et encore moins le dépasser; et quant à Sgilti Yscawndroed, lorsqu'il avait l'intention de transmettre un message à son Seigneur, il ne cherchait jamais sa route, mais savait toujours où il devait aller, si son chemein passait à travers bois, il longeait les cimes des arbres. De toute sa vie, jamais un brin d'herbe ne s'est pas plié sous le pied, encore moins brisé tant son pas était léger.) Teithi Hên, fils de Gwynhan (ses domaines furent engloutis au bord de la mer et lui-même s'est difficilement échappé et s’est rendu chez Arthur, et son couteau avait cette particularité qu’à partir du moment où il y venu ici, plus aucun manche dessus ne put lui être emmanché, et à cause de cela une maladie le submergea, et il s'effaça pendant le reste de sa vie, et en mourut). Et Carneddyr, fils de Govynyon Hên, et Gwenwynwyn, fils de Nav Gyssevin, champion d’Arthur, et Llysgadrudd Emys, et Gwrbothu Hên (ils étaient les oncles d’Arthur, frères de sa mère). Kulvanawyd, fils de Goryon, et Llenlleawg Wyddel, du promontoire de Ganion, et Dyvynwal Moel et le roi Dunard du Nord, Teirnon Twryf Bliant, et Tegvan Gloff, et Tegyr Talgellawg, Gwrdinal, le fils d'Egla le fils de Rhun le fils de Nwython, et Llwyddeu le fils de Nwython, et Gwydre le fils de Llwyddeu (Gwenabwy, fille de Kaw était sa mère), Hueil, son oncle, le poignarda et la haine s’installa entre Hueil et Arthur à cause de cela). Drem, fils de Dremidyd (il pouvait voir depuis Gelli Wic en Cornouaille, un moucheron se lever le matin avec le soleil aussi loin que Pen Blathaon dans le nord de la Grande-Bretagne. Et Eidyol, fils de Ner, et Glwyddyn Saer (qui a construit Ehangwen, le château d’Arthur). Kynyr Keinvarvawc (quand on lui a dit qu'il avait un fils, il a dit à sa femme: 'Damsel, si ton fils est à moi, son cœur sera toujours froid, et il n'y aura pas de chaleur dans ses mains; et il aura une autre particularité,

s'il est mon fils, il sera toujours têtu; et il aura une autre particularité, quand il portera un fardeau, qu'il soit grand ou petit, personne ne pourra le voir, ni devant lui ni dans son dos; et il aura une autre particularité, personne ne pourra résister à l’épreuve du feu ou de l'eau autant que lui; et il aura une autre particularité, il n'y aura jamais un écuyer ou un officier égal à lui !). Henwas et Henwyneb (un ancien compagnon d'Arthur). Gwallgoyc (lorsqu'il entrait dans une ville, s'il désirait quelque chose, il ne laissait personne dormir tant qu'il n’avait pas obtenu ce qu’il désirait, et celà même s'il y avait trois cents maisons). Berwyn, fils de Gerenhir, et roi de France à Paris, et Osla Gyllellvawr (qui portait un dague large et courte. Quand Arthur et sa suite arrivaient devant un torrent, ils chercheraient un endroit étroit afin de passer l'eau en posant le poignard gainé à travers le torrent, et il formait un pont suffisant pour les armées des trois îles de la Grande-Bretagne et des trois îles adjacentes, avec leur butin). Gwyddawg, fils de Menestyr (qui a tué Kai et qu'Arthur a tué, avec ses frères, pour venger Kai). Garanwyn, fils de Kai, et Amren, fils de Bedwyr, et Ely Amyr, et Rheu Rhwyd Dyrys, et Rhun Rhudwern, et Eli, et Trachmyr (les principaux chasseurs d'Arthur). Et Llwyddeu, fils de Kelcoed, et Hunabwy, fils de Gwryon, et Gwynn Godyvron, et Gweir Datharwenniddawg, et Gweir, fils de Cadell, fils de Talaryant, et Gweir Gwrhyd Ennwir, et Gweir Paladyr Hir (oncles d’Arthur), frères de sa mère). Les fils de Llwch Llawwynnyawg (de l’autre côté de la mer déchaînée). Llenlleawg Wyddel et Ardderchawg Prydain. Cas, fils de Saidi, Gwrvan Gwallt Avwyn et Gwyllennhin, roi de France, et Gwittart, fils de Oedd, roi d’Irlande, Garselit Wyddel, Panawr Pen Bagad et Ffleudor, fils de Nav, Gwynnhyvar, seigneur de Cornouaille et du Devon (le neuvième homme qui a rallié la bataille de Camlan). Keli et Kueli, ainsi que Gilla Coes Hydd (qui survolait trois cents acres d'un seul saut: c’était le meilleur des sauteurs de l'Irlande). Sol et Gwadyn Ossol et Gwadyn Odyeith. (Sol pourrait rester toute la journée sur un seul pied. La montagne la plus haute de l’univers devenait une vallée plate sous la pression des pieds de Gwadyn Ossol, la plante des pieds Gwadyn Odyeith émettait autant d’étincelles de feu que le métal chauffé à blanc dans la forge, quand ils frappaient le sol : Il ouvrait le chemin à Arthur en supprimant tous les obstacles. Hirerwm and Hiratrwm. (Lors de l’une de leurs expéditions, on leur présenta trois Cantrev pour les réjouir, ils se sont régalés jusqu'à midi et ont bu jusqu'au soir, avant de s’endormir. Ils ont ensuite dévoré la tête de la vermine, affamés comme s'ils n'avaient jamais rien mangé. Quand ils se rendaient quelque part, ils ne laissaient ni le gras ni le maigre, ni le chaud ni le froid, le doux ni le doux, le frais ni le sel, ni le bouilli ni le cru derrière eux.) Huarwar, le fils de Aflawn (qui fit à Arthur une demande si folle que quand il l’obtint, elle fut le troisième grand fléau de Cornouailles. Et personne n’a pu obtenir un sourire de lui, mais quand il fut satisfait). Gware Gwallt Euryn. Les deux petits de Gast Rhymi, Gwyddrud et Gwyddneu Astrus. Sugyn, fils de Sugnedydd (capable d’aspirer une surface de mer suffisante pour supporter trois cents navires et de ne laisser qu’un filet d’eau tari tant sa poitrine était large, et puissante). Rhacymwri, l’intendant d'Arthur (quelle que soit la grange qu’on lui montrait, contenait-elle produit de trente charrues, il pouvait la frapper avec un fléau de fer jusqu'à ce que les chevrons, les poutres et les planches soient broyés aussi fin que la petite avoine répandue sur le sol de la grange). Dygyflwng et Anoeth Veidawg. Et Hir Eiddyl et Hir Amreu (ils étaient deux chevaliers d'Arthur). Et Gwevyl, fils de Gwestad (quand il était triste, il laissait tomber une de ses lèvres jusqu’à son nombril et de l’autre se faisait un capuchon sur la tête). Uchtryd Varyf Draws (dont la barbe rouge non taillée pouvait recouvrir quarante huit chevrons dans la salle d'Arthur). Elidyr Gyvarwydd. Yskyrdav et Yscudydd (ils étaient tous deux au service de Gwenhwyvar _ Guenièvre. Leurs pieds étaient aussi rapides que leurs pensées lorsqu'ils portaient un message). Brys le fils de Bryssethach (de la colline de la Black Fernbrake dans le nord de la Bretagne). Et Grudlwyn Gorr. Sans oublier Bwlch, Kyfwlch et Sefwlch, fils de Cleddyf Kyfwlch et petits-fils de Cleddyf Difwlch. (Leurs trois boucliers étaient trois soleils étincelants; leurs trois lances étaient trois dards pointus; leurs trois épées étaient trois tranchoirs broyants ; Glas, Glessic et Gleisad. Leurs trois chiens ; Call, Cuall et Cavall. Leurs trois chevaux ; Hwyrdyddwd, Drwgdyddwd et Llwyrdyddwg. Leurs trois femmes ; Och, Garym et Diaspad. Leurs trois petits-enfants ; Lluched et Neved, et Eissiwed. Leurs filles, Drwg et Gwaeth et Gwaethav Oll. Leurs trois filles, Drwg, Gwaeth et Gwaet Oll. Leurs trois servantes; Eheubryd fille de Kyfwlch, Gorascwrn, fille de Nerth, Ewaedan, fille de Kynvelyn Keudawd). Pwyll (le demi-homme.), Dwnn Diessic Unbenn, Eiladyr, fils de Pen Llarcau, Kynedyr Wyllt, fils de Hettwn Talaryant, fils de Gwyar, Gwalhaved le fils de Gwyar, Gwrhyr Gwastawd Ieithoedd (qui parlait toutes les langues connues), et Kethcrwm le prêtre. Clust le fils de Clustveinad (bien qu’il ait été enterré sept coudées sous la terre, il entendait chaque matin la fourmi sortir de son nid à cinquante milles de là). Medyr, fils de Methredydd (de Gelli Wic, il pouvait, grâce à son regard perçant, viser un troglodyte mignon à travers les deux jambes de Esgeir Oervel en Irlande). Gwiawn Llygad Cath (qui pouvait enlever une paille de l'oeil d’un moucheron sans le blesser). Ol, fils d'Olwydd (sept ans avant sa naissance, les porcs de son père ont été enlevés et, lorsqu'il a grandi, il a suivi les porcs et les a ramenés en sept troupeaux). Bedwini l'évêque (qui bénissait la viande et la boisson d'Arthur).

Je dois ajouter que je fais aussi ma demande pour les filles dorées de cette île. Pour le bien de Gwenhwyvar (Guenièvre) la première dame et de sa sœur Gwennhwyach, et de Rathtyeu, fille unique de Clemenhill, et de Rhelemon, fille de Kai, et de Tannwen, fille de Gweir Datharwenuddawg. Gwenn Alarch, fille de Kynwyl Canbwch. Eurneid la fille de Clydno Eiddin. Eneuawc la fille de Bedwyr. Enrydreg la fille de Tudvathar. Gwennwledyr, fille de Gwaledyr Kyrvach. Erddudnid la fille de Tryffin. Eurolwen la fille de Gwdolwyn Gorr. Teleri la fille de Peul. Indeg la fille de Garwy Hir. Morvudd la fille d'Urien Rheged. Gwenllian Deg la majestueuse jeune fille. Creiddylad la fille de Lludd Llaw Ereint. (Elle était la plus splendide jeune fille des trois îles du puissant roi et des trois îles adjacentes. Pour elle, Gwythyr, fils de Greidawl et de Gwynn, fils de Nudd, se battent chaque premier mai jusqu'au jour du jugement dernier.) Ellylw the fille de Neol Kynn-Crog (qui a vécu trois vies). Essyllt Vinwen et Essyllt Vingul. "

Kilhwch, fils de Kilydd, s'adressa à toutes ces personnes pour obtenir sa faveur.

Alors Arthur prit la parole:

_ « Oh! Noble cavalier, je n'ai jamais rien entendu au sujet de la jeune fille dont tu parles, ni de sa famille, mais je vais volontiers envoyer des messagers à sa recherche. Donnez-moi juste du temps pour aller la chercher. »
Et Kilhwch répondit:
 _ « Je veux bien t’accorder un an, jour pour jour, à partir de cette nuit pour le faire. »
Alors Arthur envoya des messagers dans tous les pays de son empire pour chercher la jeune fille, mais à la fin de l'année, les messagers d'Arthur revinrent sans avoir acquis aucune nouvelle ni aucune trace concernant Olwen.
Kilhwch dit alors:

_  « Chacun a reçu son présent des mains d’Arthur, mais il me manque encore le mien. Je partirai donc à sa recherche et j’espère avoir la bénédiction d’Arthur."
Kai lui répondit:
_ "Jeune impétueux! Est-ce que tu fais des reproches à Arthur? Viens avec nous, et nous chevaucherons ensemble tant que tu n'auras pas avoué que la jeune fille n'existe pas dans le monde ou que nous ne l'ayons obtenue. »


Là-dessus, Kai se leva. Kai avait cette particularité qu’il pouvait retenir son souffle durant neuf nuits et neuf jours sous l'eau et qu'il pouvait tenir neuf nuits et neuf jours sans dormir. Aucun médecin ne pouvait guérir une blessure faite par l'épée de Kai. Kai était plein de ressources ; quand cela lui plaisait, il pouvait se rendre aussi grand que le plus haut arbre de la forêt. Et il avait une autre particularité: la chaleur de son corps était si grande que, même quand il pleuvait à torrent, tout ce qu'il portait restait sec ainsi que tout ce qui l’entourait sur la largeur d’une main; et quand ses compagnons étaient frigorifiés, ils se servaient de cette source de chaleur pour allumer leur feu.

Arthur appelle alors Bedwyr, qui ne reculait devant aucune aventure dans laquelle Kai était impliqué. Nul ne l’égalait à la course dans toute cette île sauf Arthur et Drych Ail Kibddar. Et bien qu’il soit manchot, trois guerriersréunis ne pouvaient pas verser le sang plus rapidement que lui sur le champ de bataille. Il avait une autre particularité; sa lance produisait des ravages identiques à ceux de neuf lances ordinaires.

Puis Arthur appela Kynddelig le Guide:

_ « Conduis l’expédition de ce prince. Car il n’y a pas meilleur guide que celui qui court sur ses terres ».

Il a aussi appelé Gwrhyr Gwalstawt Ieithoedd, car il connaissait toutes les langues parlées dans le vaste monde.
Il a appelé Gwalchmai, le fils de Gwyar, car il n’était jamais revenu chez lui sans avoir mené à bien l'aventure dans laquelle il s’était lancé. Il était le meilleur des piétons et le meilleur des chevaliers. Il était le neveu d'Arthur, fils de sa sœur et de son cousin.
Enfin, Arthur appela Menw, le fils de Teirgwaedd, car il était capable de jeter un sort qui les rendrait invisible à leurs ennemis s’ils pénétraient dans une contrée hostile.


Ils ont voyagé jusqu'à une vaste plaine où ils ont vu un grand château, qui était le plus beau des châteaux du monde. Et ils ont eu beau voyager ce jour-là jusqu'au soir, espérant s’approcher du château, qu’ils ne l’ont pas approché plus qu’au petit matin. Et les deuxième et troisième jours, ils ont voyagé de même sans jamais réussir à l’atteindre. Et quand, finalement, ils arrivèrent devant le château, ils virent un vaste troupeau de moutons qui s’étendait jusqu’à l’horizon. Au sommet d'un tertre, il y avait un berger, habillé de peaux de bêtes, qui gardait les moutons. A ses côtés se trouvait un dogue bien poilu, plus grand qu'un cheval de neuf ans. Jamais il n'avait perdu même un agneau de son troupeau, encore moins une brebis ou un bélier. Il ne laissait jamais passer une occasion de faire du mal. Tous les arbres et les buissons de la plaine étaient brûlés jusqu’aux racines par la puissance de son souffle.

Alors Kai dit:

_ « Gwrhyr Gwalstawt Ieithoedd, va et salue cet homme. »

_ « Kai, » répondit-il, « je me suis engagé à te suivre, pas à te devancer. »

_ « Alors, allons-y ensemble », répondit Kai.

Menw, le fils de Teirgwaedd, leur dit:

_ « Ne craignez pas d'y aller, car je jetterai un sortilège sur le chien afin qu'il ne blesse personne. »

Et ils montèrent sur le tertre où se trouvait le berger, et lui dirent:

_ « Avec un tel troupeau u dois être riche, berger? » demanda Kaï.

_ « Tout ce que je vous souhaite, est d’être aussi riche que je l’ai été. »Répondit le berger.

_ « Cet immense troupeau t’appartient donc vraiment, à toi qui n’est habillé que de peaux de bêtes? » demanda Kaï.

_ « Prenez garde, personne ne m’a jamais insulté, si ce n’est moi-même. » Répondit le berger

_ « À qui appartiennent les brebis que tu élèves, et à qui appartient ce château? » demanda Kaï.

_ « Vous êtes vraiment stupides! Dans le monde entier, on sait qu'il s'agit du château d'Yspaddaden Penkawr. » Répondit le berger

_  « Et toi, qui es-tu ? » demanda Kaï.

_ « Je m'appelle Custennin, fils de Dyfnedig, et mon frère, Yspaddaden Penkawr, m'a chassé et relégué pour me voler mes biens. Mais vous, qui êtes-vous?" demanda le berger.

_ « Nous sommes une ambassade d'Arthur, venus chercher Olwen, la fille d'Yspaddaden Penkawr. » Répondit Kaï.

_ « Oh chevaliers! La miséricorde du Ciel soit sur vous, abandonnez votre quête pour tout l’or du monde. Aucun de ceux qui sont venus jusqu'ici pour cette quête n'est jamais revenu vivant. »

Sur ces mots le berger s'est levé. Et comme il se levait, Kilhwch lui donna un anneau d'or. Et le berger a cherché à mettre la bague à son doigt, mais elle était trop petite pour lui, il l'a donc placée dans son gant. Et il rentra chez lui et donna le gant à son épouse. Et celle-ci sortit la bague du gant et elle dit:

_ « D'où viens cette bague ? C’est plutôt rare que tu rencontres la fortune. »

_«Je suis allé chercher du poisson sur la grève, et là, j'ai vu un cadavre jeté par les vagues. Le cadavre d’un homme le plus beau que je n'ai jamais vu. Et de son doigt j'ai pris cet anneau. »

_ « Oh mon homme! La mer permet-elle vraiment aux morts de porter des bijoux? Montre-moi alors ce corps."

"Oh femme, l’homme à qui cet anneau appartenait, tu le verras ici le soir."

_ « Et qui est-ce? » demanda la femme.

_ « Kilhwch, fils de Kilydd, fils du prince Kelyddon, par Goleuddydd, fille du prince Anlawdd, sa mère. Il est venu chercher Olwen comme épouse. »

Et quand elle a entendu cela, ses sentiments étaient partagés entre la joie de voir son neveu, le fils de sa sœur, et le chagrin de ne pas voir repartir vivant celui qui s’était lancé dans cette quête.

Alors notre couple se dirigea vers la porte de Custennin, la demeure du berger. Et quand la femme a entendu leurs pas s'approcher, elle a couru avec joie à leur rencontre. Kai prit une bûche au tas de bois. Et quand la femme fut près d’eux, cherchant à les embrasser, Kai a placé la bûche entre les deux mains de la femme qui l'a pressée si fort qu'elle se tranforma en sciure.

_ « Oh femme, » dit Kai, « si tu m'avais serré aussi fort que la bûche, personne ne pourrait plus jamais me prouver son affection. Tes preuves d’amour sont diaboliques."

Ils entrèrent dans la maison et on leur servit des rafraîchissements, et peu après ils sortirent tous pour se divertir. La femme ouvrit un coffre en pierre qui se trouvait dan le coin de la cheminée et un adolescent aux cheveux blonds bouclés en sortit.

Gwrhyr a déclaré:

_ « Il est dommage de cacher ce jeune homme. Je suis certain qu’il n’a rien fait qui mérite ce triste sort. »

_ « C’est le seul enfant qui me reste », dit la femme. « Yspaddaden Penkawr a tué vingt-deux de mes fils, et je n'ai pas plus d'espoir de garder celui-ci en vie que les autres. »

Alors Kai dit:
_ « Que cet enfant vienne avec moi et qu'il devienne mon compagnon, et tant que je vivrai il ne lui arrivera rien de mal. »

Puis, ils se mirent à table, et la femme leur demanda:

_«Pour quelle quête êtes-vous venus ici? »

_ « Nous venons chercher Olwen pour ce jeune homme. » Répondit Kaï.

La femme lui répondit:

_ « Au nom du Ciel, puisque personne du château ne vous encore vu, retournez vite d'où vous êtes venu. »

_ « Je prends le ciel à témoin, que nous ne reviendrons pas avant d'avoir vu la jeune fille. » dit Kai: « Mais peut-être vient-elle parfois vers ici? Nous pourrions alors l’approcher sans risques »

_ « Elle vient ici tous les samedis pour se laver la tête, et ensuite elle laisse toutes ses bagues dans le vase où elle se lave, et elle ne vient jamais les reprendre elle-même ni n'envoie personne les chercher. »

_ "Est-ce qu'elle viendrait ici si on la faisait demander ?"

_ « Le ciel sait que je tiens à mon âme, et que je ne trahirai pas ceux qui me font confiance; aussi, à moins que vous juriez de par Dieu, que vous ne lui ferez pas de mal, je ne l’enverrai pas chercher. »

_ « Tu as notre parole », ont-ils tous répondu.

Alors un messager a été envoyé, et la jeune fille est venue.


3 _ OLWEN

La jeune fille était vêtue d'une robe de soie couleur flamme et portait autour du cou un collier d'or rouge sur lequel étaient enchâssées de précieuses émeraudes et des rubis. Sa chevelure était plus blonde que la fleur du genêt, sa peau était plus blanche que l'écume de la vague, et ses mains et ses doigts étaient plus beaux que les fleurs de l'anémone des bois arrosées par la fontaine du pré. Ni l’œil du lanier, ni le regard de l’épervier n'étaient plus brillants que le sien. Sa poitrine était plus enneigée que la poitrine du cygne blanc, sa joue était plus rouge que les roses les plus rouges. Celui qui la voyait était aussitôt rempli d’amour. Des trèfles blancs à quatre feuilles poussaient partout où elle marchait. Elle s'appelait Olwen.

Elle entra dans la maison et s'assit au fond sur le dernier banc à côté de Kilhwch. Et dès que Kilhwch l'a vue, il a tressailli et l'a reconnue, et dit:

_ «  Ah! Jeune fille, tu es celle que j’aime depuis toujours; viens avec moi, avant qu'on ne dise du mal sur nous deux. Tu ne peux imaginer combien j’attendais ce jour. »

_ « Je ne peux pas faire cela, j'ai promis à mon père de ne pas partir sans son autorisation, car sa vie ne durera que jusqu'au jour de mes fiançailles. Quoi qu'il m’arrive, je ne peux me soustraire à ma promesse. Mais je peux te donner un conseil si tu veux : Va, et demande ma main à mon père et quoi qu’il te demande, accorde-le lui, et alorstu auras ma main; mais si tu lui refuses quoi que ce soit, tu ne m’auras pas, et tu pourras t’estimer heureux si tu restes en vie. »

_ « Je promets tout cela, si l'occasion se présente," répondit Kilhwch.

Olwen retourna vers sa demeure et ils se levèrent tous et la suivirent jusqu'au château. Et ils tuèrent en silence les neuf gardiens qui se trouvaient aux neuf portes, ainsi que les neuf chiens de garde sans que l'un d'eux aboie. Puis ils sont allés dans la grande salle.

_ « Que la grâce du ciel et du fils de l'homme soient sur toi, Yspaddaden Penkawr », ont-ils dit.

_ « Quel est le but de votre visite? » s’enquérit Yspaddaden Penkawr. 

_ « Nous venons demander ta fille Olwen, pour Kilhwch, fils de Kilydd, fils du prince Kelyddon».

_ « Où sont mes gardes et mes serviteurs? » demanda Yspaddaden Penkawr. Y aura-t-il quelqu’un pour lever la fourche qui soulèvera mes deux sourcils qui sont tombés sur mes yeux, afin que je puisse voir à quoi ressemble celui qui espère être mon futur gendre. »

Et ils l'ont fait.

_ « Venez ici demain, et je vous donnerai ma réponse. » dit Yspaddaden Penkawr. 

Ils se levèrent tous pour sortir et Yspaddaden Penkawr s'empara de l'un des trois javelots empoisonnés qui gisaient à côté de lui et le jeta sur eux. Bedwyr le saisit et le renvoya, blessant grièvement Yspaddaden Penkawr au genou.
Yspaddaden Penkawr dit:

_ « Voici un beau-fils bien ingrat, en vérité. Je souffrirai désormais le martyre quand je marcherai à cause de son impudence, car ce poison est sans remède. Ce fer empoisonné me fait souffrir comme la morsure d'un taon. Maudit soit le forgeron qui l'a forgée, et l'enclume sur laquelle il a été frappé si tranchant! ».


Cette nuit-là, ils s'installèrent tous dans la maison de Custennin le berger. Le lendemain dès l'aube, ils se rhabillèrent à la hâte et se dirigèrent vers le château. Ils entrèrent dans le hall et dirent:

_ « Yspaddaden Penkawr, donnez-nous votre fille en contrepartie nous vous paierons sa dot et ses frais de trousseau, ainsi qu’à ses deux servantes. Si vous ne satisfaisez pas notre demande, c’est votre mort que vous rencontrerez. »

Yspaddaden Penkawr a répondu :

_  « Ses quatre arrière-grand-mères et ses quatre arrière-grand-pères sont encore en vie, je dois prendre conseil auprès d'eux. »

_ « Qu'il en soit ainsi », ont-ils répondu, «  En attendant, nous allons manger. »

Alors qu'ils se levaient, Yspaddaden Penkawr a pris le deuxième javelot qui était à côté de lui et l’a lançé sur eux. Menw, le fils de Gwaedd, l'attrapa et le lui relança, le blessant au centre de la poitrine, de sorte qu'il ressortit au creux de son dos.

_ « Voila un beau-fils bien ingrat, en vérité. ", dit-il, "le fer dur me fait mal comme la morsure d’une sangsue. Maudite soit la forge sur lequel il a chauffé, et le forgeron qui l'a formée! Désormais, chaque fois que je monterai une colline, je serai essoufflé et une j’aurai une douleur lancinante dans la poitrine, et j’aurai souvent du mal à avaler ma nourriture. »

Et ils allèrent manger.


Le troisième jour, quand ils sont retournés au palais, Yspaddaden Penkawr leur dit:

_  « Ne me tirez pas dessus à moins que vous ne désiriez la mort. Où sont mes gardes? Y aura-t-il quelqu’un pour lever la fourche qui soulèvera mes deux sourcils qui sont tombés sur mes yeux, afin que je puisse voir à quoi ressemble celui qui veut être mon futur gendre. »

Ils se levèrent et, ce faisant, Yspaddaden Penkawr prit le troisième javelot empoisonné et le leur jeta. Kilhwch l'attrapa et le relança vigoureusement, le blessant à travers le globe oculaire, de sorte que la lance lui traversa la tête.
_ « En vérité, ce gendre est infâme et maudit! Pour le reste de ma vie, ma vue sera faible. Chaque fois que je serai face au vent, mes yeux vont larmoyer; et ma tête me brûlera et j'aurai des vertiges à chaque nouvelle lune. Maudit soit le feu dans lequel il a été forgé. Ce fer empoisonné me brûle comme la morsure d'un chien enragé. »

Et ils allèrent manger.


Le lendemain, ils revinrent au palais et dirent:

_ « Ne nous tire plus dessus, à moins que tu ne veuilles te faire plus de mal, et souffrir de davantages de tortures que maintenant.» « Donnes-nous ta fille, et si tu ne veux pas la donner, c’est la mort que tu recevras à cause de ton entêtement.»

_ « Où est celui qui cherche ma fille? Qu’il vienne près de moi afin que je puisse le voir. » Dit Yspaddaden Penkawr.

Et ils lui placèrent une chaise face à lui.
Yspaddaden Penkawr dit:

_ « Est-ce toi qui veux ma fille? »

_ « C'est moi », répondit Kilhwch.

_ « Tu dois me promettre que tu ne me feras rien qui puisse me nuire, et quand tu m’auras apporté tout ce que je demanderai, tu auras ma fille."

_ « Je te le promets volontiers", dit Kilhwch, « Dis-moi ce que tu veux.»

_  « Je vais le faire », dit Yspaddaden Penkawr.

_ « Vois-tu la vaste colline là-bas? » Demanda Yspaddaden Penkawr.

_ « Je la vois. » répondit Kilhwch.

_ « Je demande à ce qu’elle soit entièrment défrichée, et que toutes les souches et racines soient brûlées et dispersées comme engrais sur la surface de son sol, et que celle –ci soit labourée et semée en un jour, et que le jour même le grain mûrisse. Avec le grain et la farine obtenus je ferais préparer de la nourriture et des boissons pour le mariage de ma fille. Et je veux que tout cela soit fait en un jour. » Claironna Yspaddaden Penkawr.

_ « Ce sera facile pour moi de réaliser cela, bien que tu sembles penser que ce sera impossible. » répondit Kilhwch.

_ « Sache, petit fanfaron, qu’aucun laboureur ne pourra préparer ni cultiver cette terre, tant elle est difficile, si ce n’est Amaethon, fils de Don, et il ne viendra pas avec toi de lui-même. Et je doute que tu puisses le contraindre. » Ajouta Yspaddaden Penkawr

_ « Ce sera facile pour moi de convaincre Amaethon, bien que tu sembles penser que ce soit irréalisable. » répondit Kilhwch.

_ « Tu sembles bien sûr de toi, mais il y a encore ce que tu ne pourra pas réaliser: Il te faudra d’abord convaincre Govannon, fils de Don, de venir avec sa charrue pour retourner la terre, il n’accepte de travailler que pour les rois de haute lignée, et tu ne pourras pas le contraindre. » Continua Yspaddaden Penkawr

_ « Ce sera facile pour moi, bien que tu sembles penser que ce soit irréalisable. » répondit Kilhwch.

_ « Même si tu arrives à les convaincre tous les deux, il y a encore une chose que tu ne pourras pas obtenir; les deux bœufs de Gwlwlyd, tous deux attelés sous le même joug, pour labourer la terre sauvage là-bas. Il ne les donnera pas de son plein gré, et tu ne pourras pas l’y forcer. » Ricana Yspaddaden Penkawr.

_ « Ce sera facile pour moi de le décider, même si tu crois cela irréalisable. » répondit Kilhwch.

_ « Même si tu obtiens son accord, il faudra encore mettre à couple le taureau jaune et le taureau gris, comme je te l’ai demandé." Rajouta Yspaddaden Penkawr.

_ « Rien de plus simple pour moi, que de réaliser cela. » répondit Kilhwch.

_ « Saches que pour y arriver, il faudra que tu attaches ensemble à la même charrue les deux boeufs à cornes, qui aiseent l'un de ce côté-ci de la montagne pointue, et l'autre au-delà. Ce sont Nynniaw et Peibaw que Dieu a transformés en bœufs à cause de leurs péchés. » FanfaronnaYspaddaden Penkawr.

_ « Ce sera facile pour moi de réaliser cela. » répondit Kilhwch.

_ « Même si tu réalise cela, il y a encore ce que tu ne pourras pas réaliser. Vois-tu là-bas ce sol rouge labouré? » S’enquit Yspaddaden Penkawr.

_ « Je le vois. » répondit Kilhwch.

_ « Quand j'ai rencontré la mère de cette jeune fille pour la première fois, neuf boisseaux de lin y avaient été semés, et aucun n’a encore poussé, ni blanc ni noir; et j'ai encore la mesure chez moi. J'ai besoin de récupérer les graines de lin pour les semer sur la nouvelle terre, là-bas, afin que, quand il sera grand, on en fasse une guimpe blanche pour la gorge de ma fille, le jour de son mariage. » Ajouta Yspaddaden Penkawr.

_ « Ce sera facile pour moi, bien que tu sembles penser que ce soit irréalisable. » répondit Kilhwch.

_ « Même si tu y arrives, il y a encore une chose que tu ne pourras pas obtenir. Un miel neuf fois plus sucré que le miel de l'essaim le plus pur, sans écume et sans débris d’abeilles mortes, j’en ai besoin pour fabriquer l’hydromel de vos noces.» Déclara Yspaddaden Penkawr.

_ « Ce sera facile pour moi de réaliser cela, bien que tu sembles en douter» répondit Kilhwch.

_ « Le Hanap de Llwyr, fils de Llwyryon est de la plus grande valeur. Aucun autre vaisseau au monde ne serait digne de contenir cette boisson. Tu ne l'obtiendras pas de son plein gré, et tu ne pourras pas le forcer à te le céder." Ajouta Yspaddaden Penkawr.

_ « Celà sera chose aisée pour moi, bien que tu sembles penser que ce ne le sera pas » répondit Kilhwch.

_ « Même si tu obtiens cela de Llwyr, il y a encore une chose que tu ne peux pas obtenir. Le panier de Gwyddneu Garanhir ! Saches que si le monde entier se présentait devant ce panier, par groupes de trois fois neuf hommes à la fois, chacun d'eux trouverait dedans toute la viande qu’il désire. J'en ai besoin pour me restaurer la nuit où ma fille deviendra ton épouse. Gwyddneu Garanhir ne la donnera à personne de son plein gré, et tu ne pourras pas le contraindre. »

_ « Ce sera facile pour moi d’obtenir ce panier, bien que tu puisses penser que ce ne le sera pas » répondit Kilhwch.

_ « Même si tu obtiens cela, il y a encore une chose que tu ne peux pas obtenir. La corne de Gwlgawd Gododin pour nous verser de l'alcool cette nuit-là. Gwlgawd Gododin ne la donnera à personne de son plein gré, et tu ne pourras pas le contraindre.

_ « Ce sera simple pour moi d’obtenir cette corne, bien que tu puisses penser que ce ne le sera pas » répondit Kilhwch.

- «  Si tu arrives à l’obtenir, il y a encore ce que tu ne pourras pas avoir. La harpe de Teirtu afin de nous divertir ce soir-là. Quand un homme veut qu'elle joue, elle le fait d’elle-même, et quand il veut qu'elle cesse, elle cesse. Et il ne la donnera pas de son plein gré, et tu ne pourras pas le contraindre. "

_ «  Ce sera facile pour moi de le décider à me la céder, même si tu crois cela irréalisable. » répondit Kilhwch.

_ « Mais même si tu obtiens cette harpe, il y a encore un objet que tu n’auras pas. Le chaudron de Diwrnach Wyddel, l'intendant d'Odgar, fils d'Aedd, roi d'Irlande, pour faire bouillir la viande pour ton festin de mariage. »

_ «  J’arriverai facilement à le décider à me le céder, même si tu crois cela irréalisable. » répondit Kilhwch.

_ « Si tu obtiens ce chaudron, il y a encore ce que tu ne veux pas avoir. Il est nécessaire que je me lave la tête et me rase la barbe, et j'ai besoin de la canine de Yskithyrwyn Penbaedd pour me raser moi-même, et elle predra ses pouvoirs si elle n'est pas arrachée de sa tête alors qu’il est toujours en vie. »

_ « Ce sera facile pour moi d’arracher cette dent, bien que tu puisses penser que non. »

_ « Ne fanfaronne pas. Il faut que tu saches qu’il n'y a personne au monde qui puisse l'arracher, sauf Odgar, le fils d'Aedd, roi d'Irlande. »

_ « Je sais tout cela ! »

_ « Même si tu y arrives, il y a encore ce que tu dois savoir Je ne ferai confiance à personne pour garder la dent, sinon à Gado du Nord de la Grande-Bretagne. Aujourd’hui, les soixante Comtés du Nord de la Grande-Bretagne forment son empire et de son plein gré, il ne quittera son royaume et tu ne pourras pas le contraindre. »

_ « J’arriverai facilement à le décider à me suivre, même si tu crois cela impensable. » répondit Kilhwch.

_ « Bien que tu aies ça, il y a encore ce que tu ne veux pas avoir. Il me faudra étaler les poils de ma barbe pour pouvoir les raser, et ils ne seront jamais étalés si tu ne me ramènes pas le sang de la sorcière noire impure, fille de la pure fée blanche de Pen Nant Govid, et qui vit aux confins de l'enfer. "

"Ce sera facile pour moi de réaliser cela, bien que tu puisses penser que ce ne sera pas facile."

"Je te trouve bien sûr de toi, cependant il y a encore ce que tu dois savoir. Je n'aurai usage de ce sang que s’il m’arrive chaud, et aucun récipient ne pourra conserver ce liquide chaud, exception faite des bouteilles de Gwyddolwyd Gorr, qui peuvent conserver la chaleur de toute liqueur qui y est versée à l'est à l’est du pays jusqu'à leur arrivée à l'ouest. Et il ne les donnera pas de son plein gré, et tu ne pourras pas le contraindre. "

"Ce sera facile pour moi de réaliser cela, bien que tu puisses penser que ce ne sera pas facile."

"Bien, si tout obtient tout ça, il y a encore une chose que tu ne peux pas avoir. Certains voudront du lait frais, et il ne sera pas possible d'avoir du lait frais pour tous, à moins que nous n'ayons les bouteilles de Rhinnon Rhin Barnawd, dans lesquelles aucun liquide ne tourne jamais Et il ne les donnera pas de son plein gré, et tu ne pourras pas le contraindre. "

"Ce sera facile pour moi de le contraindre à cela, bien que tu puisses penser que ce ne sera pas facile."

"Bien que tu aies ça, il y a encore ce que tu ne pourras pas obtenir. Nulle part dans le monde, il n'y a pas de peigne ou de ciseaux avec lequel je puisse arranger mes cheveux, tellement ils sont rêches, à l'exception du peigne et des ciseaux qui sont entre les deux oreilles de Twrch Trwyth, fils du prince Tared. Il ne les donnera pas de son plein gré, et tu ne pourras pas le contraindre. "

"Ce sera facile pour moi d’obtenir cela, bien que tu puisses penser que ce ne sera pas facile."

"Bien si tu obtiens tout ça, il y a encore ce que tu ne veux pas obtenir. Il ne sera pas possible de trouver le sanglier Trwyth sans Drudwyn, le chien de Greid, le fils d'Eri."

"Ce sera facile pour moi de le décider, bien que tu puisses penser que ce ne sera pas facile."

"Si tu arrives à obtenir le chien, il y a encore ce que tu dois savoir : Nulle part dans le monde, il n'y a une laisse qui puisse le retenir, sauf la laisse de Cwrs Cant Ewin."

"Ce sera facile pour moi de l’obtenir, bien que tu puisses penser que ce ne sera pas facile."

"Il faut que tu saches qu’il y a encore une chose que tu ne veux pas avoir. Nulle part dans le monde, il n'y a un collier auquel accrocher la laisse sauf celui de Canhastyr Canllaw."

"Ce sera facile pour moi de l’obtenir, bien que tu puisses penser que ce ne sera pas facile."

"Même si tu obtiens ça, il y a encore ce que tu ne peux pas avoir. La chaîne de Kilydd Canhastyr pour attacher le collier à la laisse."

"Ce sera facile pour moi de l’obtenir, bien que tu puisses penser que ce ne sera pas facile."

"Même si tu l’obtiens, il y a encore quelque chose qu’il faut que tu saches. Dans le monde entier, aucun chasseur ne peut chasser avec ce chien, sauf Mabon, le fils de Modron. Il a été enlevé à sa mère à l'âge de trois nuits, et on ne sait pas où il se trouve actuellement, ni même s'il est vivant ou mort. "

"Ce sera facile pour moi de le retrouver, bien que tu puisses penser que ce ne sera pas facile."

"Bien, si tu as tout ça, il y a encore ce qu’il te faudra avoir. Gwynn Mygdwn, le cheval de Gweddw, aussi rapide que la vague, pour porter Mabon, le fils de Modron, à la chasse du sanglier Trwyth. Il ne te le donnera pas de son plein gré, et tu ne pourras pas l’y contraindre. "

"Ce sera facile pour moi d’obtenir cela, bien que tu puisses penser que ce ne sera pas facile."

"Même si tu obtiens Gwynn Mygdwn, le cheval de Gweddw, il y a encore une chose que tu dois savoir. Tu ne pourras pas trouver Mabon, car on ne sait pas où il est, à moins que tu trouves Eidoel, son frère de sang, le fils de Aer. Car ce serait inutile de le chercher sans l’aide de son cousin. "

"Ce sera facile pour moi de réussir cela, bien que tu puisses penser que ce ne sera pas facile."

"Bien si tu as tout cela, il te faudra obtenir l’autorisation de Garselit le Gwyddelian qui est le chasseur en chef d'Irlande; le sanglier Trwyth ne peut jamais être chassé sans lui."

"Ce sera facile pour moi d’obtenir cela, bien que tu puisses penser que ce ne sera pas facile."

"Bien que tu aies tout ceci, il y a encore ce que tu n'obtiendras pas. Une laisse faite de la barbe de Dissull Varvawc, car ce sera la seule qui pourra retenir ces deux petits. Et la laisse ne te sera d'aucune utilité à moins qu'elle ne soit fabriquée par des poils de sa barbe arrachés de son vivant, et ce, avec une pince à épiler en bois. Lui vivant, il ne souffrira pas que cela lui soit fait, et la laisse ne te serait d'aucune utilité s'il est mort, car elle serait alors trop fragile. "

"Il sera facile pour moi de réaliser cela, même si vous pensez peut-être que ce ne sera pas facile."

"Bien si tu obtiens ceci, il y a encore ce que tu n’obtiendras pas. Nulle part dans le monde, il y a un chasseur qui puisse tenir ces deux dragonnets à l'exception de Kynedyr Wyllt, le fils de Hettwn Glafyrawc; il est neuf fois plus sauvage que la bête la plus sauvage des montagnes. Tu ne le décideras jamais, et tu n’auras jamais ma fille. "

"Il sera facile pour moi d’obtenir cela, même si vous pensez peut-être que ce ne sera pas facile."

"Bien si tu obtiens ceci, il y a encore ce que tu n’obtiendras pas. Il n'est pas possible de chasser le sanglier Trwyth sans Gwynn, fils de Nudd, que Dieu a chargé de veiller sur la couvée de démons à Annwn, de peur qu'ils ne détruisent le monde présent. Il ne sera jamais disposé à s’en aller de là. "

"Il sera facile pour moi d’obtenir cela, même si vous pensez peut-être que ce ne sera pas facile."

"Bien que tu aies ceci, il y a encore ce que tu n'obtiendras pas. Il n'y a pas un cheval dans le monde qui puisse porter Gwynn pour chasser le sanglier Trwyth, sauf Du, le cheval de Mor d'Oerveddawg."

"Il sera facile pour moi de d’obtenir cela, même si vous pensez peut-être que ce ne sera pas facile."

"Bien, si tu obtiens tout ceci, il y a encore ce que tu n’obtiendras pas. Tant que Gilennhin, le roi de France ne viendra pas, le sanglier Trwyth ne pourra pas être chassé. Il sera inconvenant pour ce grand roi de quitter son royaume à cause de toi, et tu ne le fera jamais venir ici."

"Il sera facile pour moi d’obtenir cette faveur, même si vous pensez peut-être que ce ne sera pas facile."

"Bien, même si tu obtiens cette faveur, il y a encore ce que tu n’obtiendras pas. Le sanglier Trwyth ne peut jamais être chassé sans le fils d'Alun Dyved; il est le plus habile pour mener les chiens."

"Il sera facile pour moi d’obtenir cela, même si vous pensez peut-être que ce ne sera pas facile."

"Bien que tu obtiennes ceci, il y a encore ce que tu n’obtiendras pas. Le sanglier Trwyth ne peut être chassé sans l’aide d’Aned et d’Aethlem. Ils sont aussi rapides que le vent, et ils n'ont jamais été lâchés sur une bête qu'ils n’ont pas ensuite tuée. "

""Il sera facile pour moi d’obtenir cela, même si vous pensez peut-être que ce ne sera pas facile."

"Bien que tu aies ceci, il y a encore ce que tu n'obtiendras pas; Arthur et ses compagnons pour chasser le sanglier Trwyth. C'est un homme puissant, et il ne viendra pas pour toi, et tu ne pourras pas le contraindre."

"Il sera facile pour moi de décider Arthur, même si vous pensez peut-être que ce ne sera pas facile."

"Bien que tu obtiennes ceci, il y a encore ce que tu n’obtiendras pas. Le sanglier Trwyth ne peut être chassé que si vous obtenez l’aide de Bwlch, et Kyfwlch [et Sefwlch], les petits-fils de Cleddyf Difwlch.
Leurs trois boucliers sont trois diamants étincelants.
Leurs trois lances sont trois épieux pointus.
Leurs trois épées sont trois scies dentelées, Glas, Glessic et Clersag.
Leurs trois chiens s’appellent Call, Cuall et Cavall.
Leurs trois chevaux, Hwyrdydwg, et Drwgdydwg, et Llwyrdydwg.
Leurs trois épouses, Och, et Garam et Diaspad.
Leurs trois petits-enfants, Lluched, et Vyned, et Eissiwed.
Leurs trois filles, Drwg, et Gwaeth, et Gwaethav Oll.
Leurs trois servantes [Eheubryd, la fille de Kyfwlch; Gorasgwrn, la fille de Nerth et Gwaedan, la fille de Kynvelyn].
Ces trois hommes souffleront dans l’olifant, et tous les autres se mettront à crier tant et si bien que tout le monde pensera que le ciel tombe sur la terre. "

_"Il sera facile pour moi d’obtenir ceci, même si vous pensez peut-être que ce ne sera pas facile."

_ "Bien que tu obtiennes ceci, il y a encore ce que tu n’obtiendras pas. L'épée de Gwrnach le Géant; Le sanglierTrwyth ne porra être achevé qu’avec cette épée. De son plein gré, il ne s’en séparera pas, ni contre de l’argent, ni en cadeau cadeau. Et tu ne pourras jamais le contraindre. "

_ "Il sera facile pour moi d’obtenir cela, même si vous pensez peut-être que ce ne sera pas facile."

_ « Si tu arrives à obtenir tout ceci, il y a encore ce que tu ne sais pas. Tu rencontreras mille obstacles et des nuits sans sommeil pour obtenir tout cela et si tu n’obtiens pas tout cela, tu n’obtiendras pas non plus ma fille."

"J'aurai des chevaux et des chevaliers; car mon seigneur et parent Arthur m'offrira toutes ces choses. Et je gagnerai ta fille, et tu perdras ta vie."


"Pars vers ta quête. Tant que durera ta quête tu ne seras pas redevable de la nourriture ou de l’entretien des vêtements pour ma fille; et si tu arrives à obtenir toutes ces merveilles, alors ma fille deviendras ta femme."

 

Ils ont voyagé toute la journée jusqu'au soir, et ils sont arrivés à un vaste château, qui était le plus grand du monde. A ce moment-là, un homme noir, plus grand que trois des hommes de ce monde, est sorti du château. Et ils lui dirent:

_ "D'où viens-tu, homme?" demandèrent-ils.
_ "Du château que vous voyez là-bas." Répondit l’homme noir.
_ "À qui appartient ce château?" lui ont-ils demandé. 
_ "Vous êtes vraiment stupides, ô hommes. Il n'y a personne au monde qui ne sache à qui appartient ce château. C'est le château de Gwrnach le Géant." 
_ "Comment traite-t-on les invités et les étrangers qui descendent dans ce château?" 
_ "Oh! Seigneur, que le ciel te protège. Aucun invité n'en est jamais revenu vivant, et personne ne peut y entrer à moins qu'il n'apporte avec lui son art."

Alors, ils se sont dirigés vers la porte. 

_ "Y a-t-il un portier?" Demanda Gwrhyr Gwalstawt Ieithoedd.
_ "Il y en a un. Et toi, que ta langue ne reste pas muette, dis-moi pourquoi tu m’interpelles ».
_ "Ouvre la porte."
_ "Je ne l'ouvrirai pas."
_ "Pourquoi ne veux-tu pas?"
_ "Le couteau est planté dans la viande, et la boisson est versée dans la corne, les réjouissances ont commencé dans la salle de Gwrnach le Géant, et sauf pour un artiste au sommet de son art, la porte ne sera pas ouverte ce soir."
_"En vérité, portier", dit alors Kai, "c’est mon art qui m’a dirigé vers toi."
_ "Quel est ton métier?"
_ "Je suis le meilleur polisseur d'épées au monde."
_"Je vais transmettre tes paroles à Gwrnach le Géant, et je t'apporterai une réponse."

Le portier entra donc et Gwrnach lui dit:
_« M’apportes-tu des nouvelles de la porte? »
_ " En effet. Il y a une troupe à la porte qui souhaite entrer."
_ «Leur as-tu demandé s’ils avaient des compétences particulières?
_"Je me suis renseigné", a répondu le portier, " et l'un m'a dit qu'il était très habile dans le polissage des épées".
_ "Nous avons besoin de lui alors. Depuis quelque temps, je cherche quelqu'un pour polir mon épée, et je n'ai trouvé personne. Laissez entrer cet homme, et qu’il apporte son art avec lui."

Le portier revint alors et ouvrit la porte. Kai, seul, entra, et il salua Gwrnach le Géant. Une chaise fut placée pour lui en face de Gwrnach. Et Gwrnach lui dit:
_ "Oh étranger! Est-ce vrai que l'on me rapporte sur toi ; tu maîtrises l’art de polir les épées?"
_"Je sais très bien comment le faire", a répondu Kai.
Puis l'épée de Gwrnach lui fut apportée. Et Kai a pris une pierre à aiguiser et mis l’épée d’acier bleu sous son bras, et a demandé s'il voulait que le fil de l’épée soit blanc ou reste bleu.
_"Fais comme bon te semble, agis comme si l’épée était tienne."

Kai polit un fil de la lame et la présenta l’épée à Gwrnach le Géant.
_ "Cela te convient-il?" lui demanda Kaï.
_ "Je serais prêt à donner tous mes domaines pour que toute la lame ressemble à cela. Mais, ce qui m’étonne le plus, c’est qu'un homme comme toi soit sans compagnon."
_"Oh! Noble sire, j'ai un compagnon, bien qu'il ne soit pas aussi habile que moi dans cet art."
_"Qui peut-il être?"
_"Laissez le portier aller à sa recherche, voici à quoi il pourra le connaître. La pointe de sa lance peut quitter son manche, puiser du sang dans le vent et redescendre sur son manche."
Le portier se dirigea vers la porte, et Bedwyr entra. Kai dit:
_"Bedwyr est très adroit, bien qu'il ne connaisse pas mon art."

Il y eut une grande discussion parmi ceux qui étaient restés dehors, parce que Kai et Bedwyr étaient entrés. Un jeune homme de la troupe le dernier fils vivant (des 24 garçons) de Custennin le berger, entra également. Et il demanda à ses compagnons de rester collés à lui en passant devant les trois salles, jusqu'à ce qu'il arrive au centre du château. Et ses compagnons dirent au fils de Custennin:
_ "Tu as réussi! Tu es le meilleur de tous les hommes."
Et depuis on l’appelle Goreu (le meilleur), fils de Custennin.
Puis ils se dispersèrent dans leurs appartements, afin de tuer ceux qui y logeaient, à l'insu du Géant.

L'épée était maintenant polie et Kai la mit dans la main de Gwrnach le Géant pour voir s'il était satisfait de son travail. Et le Géant a dit:
_"Le travail est bon, j'en suis satisfait."
Kai répondit :
_"C'est ton fourreau qui a rouillé ton épée, donne-le-moi pour que je puisse en retirer les vielles lames de bois et en mettre de nouvelles."
Kai prit le fourreau dans une main, et l'épée dans l'autre main. Et il vint se placer près de Gwrnach le Géant, comme s'il voulait remettre l'épée dans le fourreau; mais il frappa Gwrnach le Géant, et lui coupa la tête d'un seul coup. Puis ils ont détruit le château et en ont pillé les biens et les bijoux qu'ils voulaient. Et un an plus tard, joue pour jour, ils arrivèrent à la cour d'Arthur, en brandissant l'épée de Gwrnach le Géant.


4 _  Mabon fils de Modron

Ensuite, ils ont raconté à Arthur pourquoi ils s’étaient lancé dans cette quête. Arthur a dit:
_"Laquelle de ces épreuves serait-il préférable de réussir en premier?"
_ "Il vaudrait mieux", dirent-ils, "Aller chercher Mabon, fils de Modron; et ce ne sera possible que si nous trouvons d'abord Eidoel, fils d'Aer, son parent".


Alors Arthur s’en alla, et les guerriers des îles de Grande-Bretagne avec lui, pour chercher Eidoel; et ils ont cheminé jusqu'à ce qu'ils arrivent devant le château de Glivi, où Eidoel était emprisonné. Glivi se tenait au sommet de son château, et il a dit:
_"Arthur, que me veux-tu ? Saches qu’il ne me reste plus rien dans cette forteresse, ni joie ni plaisir; ni blé ni avoine ! Ne cherche donc pas à me faire du mal. "
Arthur répondit :
_ " Ce n’est pas pour te faire du mal que je suis venu ici, mais pour chercher ton prisonnier"
_ " Je te donnerai mon prisonnier, quand bien même je m’étais juré de ne jamais le libérer; et en plus tu pourras compter sur mon soutien et sur mon aide. "

Ses chevaliers ont dit à Arthur:
_ "Seigneur, rentre chez toi, tu ne peux pas continuer à chevaucher à la tête de ton armée à la recherche de petites aventures comme celles-ci."
Arthur dit alors:
_ "C'était à toi, Gwrhyr Gwalstawt Ieithoedd, de poursuivre cette quête, car tu connais toutes les langues, et tu es familier avec celles des oiseaux et des bêtes. Toi, Eidoel, tu devras aussi accompagner mes hommes à la recherche de ton cousin. Quant à vous, Kai et Bedwyr, j'ai bon espoir de l'aventure que vous recherchez, que se réalisera. Réalisez cette aventure pour moi. "

Ils ont avancé jusqu'à ce qu'ils arrivent face au merle de Cilgwri. Et Gwrhyr l'a interrogé, en disant:
_ " An nom de Dieu, Dis-moi si tu connais Mabon, fils de Modron, qui a été enlevé à l'âge de trois nuits entre sa mère et le mur."
Et le merle répondit:
_"Quand je suis venu ici pour la première fois, il y avait une enclume de forgeron dans cet endroit. J'étais alors un jeune oiseau; et depuis ce temps, personne n’a travaillé dessus, à part moi pour le picage de mon bec tous les soirs, et maintenant elle est si usée qu’il n’en reste plus que la taille d'une noix. Que la foudre du ciel s’abatte sur moi, si pendant tout ce temps j'ai entendu, ne serait-ce qu’une seule fois, parler de l'homme que vous recherchez. Néanmoins je ferai ce qui est juste et tout ce qu'il convient que je fasse à une ambassade d'Arthur. Je connais une race d'animaux qui a été créée avant moi, et je vous guiderai jusqu’à eux. "

Ils se sont donc rendus à l'endroit où se trouvait le Cerf de Redynvre.
_ "Cerf de Redynvre, nous sommes venus vers toi, en ambassade d'Arthur, car nous n'avons jamais entendu parler d'aucun animal plus âgé que toi. Dis-nous si tu sais quelque chose de Mabon, fils de Modron, qui a été enlevé à sa mère quand il était âgé de trois nuits ?"
Le cerf a dit:
_ "Quand je suis venu ici pour la première fois, il y avait une plaine tout autour de moi, sans aucun arbre sauf un jeune arbrisseau, qui a grandi pour devenir un chêne avec cent branches. Et ce chêne a depuis péri, de sorte que maintenant il n'en reste qu’un moignon desséché. Et je suis ici depuis ce premier jour, mais je n'ai jamais entendu parler de l'homme au sujet duquel vous vous renseignez. Néanmoins, comme vous êtes une ambassade d'Arthur, je vous guiderai vers un endroit où il y aura un animal qui a été créé avant moi. "

Ils se sont donc rendus à l'endroit où se trouvait le hibou de Cwm Cawlwyd.
_ «Hibou de Cwm Cawlwyd, voici une ambassade d'Arthur; savez-vous quelque chose de Mabon, fils de Modron, qui a été enlevé après trois nuits à sa mère?
_"Si je le savais que je vous le dirais. Quand je suis venu ici pour la première fois, la large vallée que vous voyez était un vallon boisé. Et une race d'hommes est venue et l'a déracinée. Et ils ont fait pousser un deuxième bois; mais le bois que vous voyez est le troisième. Mes ailes, ne sont plus que des moignons décharnés! Pourtant, de tout ce temps, jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais entendu parler de l'homme pour qui vous vous êtes déplacés. Néanmoins, je serai le guide de l'ambassade d'Arthur jusqu'à ce que vous arriviez à l'endroit où est le plus vieil animal de ce monde et celui qui a le plus voyagé, l'aigle de Gwern Abwy. "


Gwrhyr dit:
_"Aigle de Gwern Abwy, nous sommes venus vers toi en ambassade d'Arthur, pour te demander si tu sais quelque chose au sujet de Mabon, fils de Modron, qui a été enlevé à sa mère quand il avait trois nuits."
L’Aigle a dit:
_ «Je suis ici depuis un grand laps de temps, et quand je suis venu ici pour la première fois, il y avait un rocher ici, du haut duquel je picorais les étoiles tous les soirs; et maintenant il est si usé qu’il n’est pas plus haut qu’une botte. Depuis ce jour-là, je suis ici, et je n'ai jamais entendu parler de l'homme dont vous parlez. Mais je me rappelle qu’une fois je suis allé à la recherche de nourriture jusqu'à Llyn Llyw. Et quand je suis arrivé là bas, j'ai planté mes serres dans un saumon, pensant qu'il me servirait de nourriture pendant longtemps. Mais il m'a attiré dans les profondeurs, et j'ai à peine pu lui échapper. Après cela, j’ai réuni toute ma famille pour l'attaquer et tenter de le capturer, mais il a envoyé des messagers, et a fait la paix avec moi. Puis il est venu au devant de moi et m'a autorisé à prendre cinquante lanières de chair de son dos. Si lui ne peut pas vous renseigner sur l’homme que vous recherchez, je ne sais pas qui d’autre le pourra. Je vais donc vous guider vers l'endroit où il est. "

Ils sont donc allés là-bas; et l'Aigle dit:
_ "Saumon de Llyn Llyw, je suis venu vers toi avec une ambassade d'Arthur, pour te demander si tu sais quelque chose sur Mabon, fils de Modron, qui a été enlevé à l’âge de trois nuits de sa mère."
_ "Tout ce que je sais, je te le dirai. A chaque marée, je remonte la rivière vers l’amont jusqu'à ce que je m'approche des murs de Gloucester, et là j'ai découvert une injustice à nullle autre pareille et si vous ne me croyez pas, laissez l'un de vous y aller sur chacune de mes deux épaules. "
Alors Kai et Gwrhyr Gwalstawt Ieithoedd sont montés sur les deux épaules du saumon, et ils ont continué jusqu'à ce qu'ils arrivent devant le mur de la prison, et ils ont entendu de grands gémissements et des lamentations provenant du cachot. Gwrhyr dit :
_ "Qui est-ce qui se lamente dans cette maison de pierre?"
_ "Hélas, il y a suffisamment de raisons pour quiconque de se lamenter ici. C'est moi Mabon, le fils de Modron, qui suis emprisonné ici; et aucune détention n'a jamais été aussi pénible que la mienne, pas même celle de Lludd Llaw Ereint, ni celle de Greid le fils d'Eri. "
_ "As-tu espoir de pouvoir être libéré contre de l'or ou de l'argent, ou tout autre rançon de grande valeur. Où ton seul espoir de libération est-il dans les armes et les combats?"
_ "Je ne pourrais sortir d’ici que par la force des armes."

 Ils ont rebroussé chemin et sont retournés vers Arthur, et ils lui ont dit où Mabon, le fils de Modron était emprisonné. Arthur convoqua les guerriers de l'île, et ils se rendirent jusqu'à Gloucester, à l'endroit où Mabon était emprisonné. Kai et Bedwyr voyagèrent sur les épaules du saumon, tandis que les guerriers d'Arthur attaquaient le château. Kai a percé le mur du donjon, et a emmené le prisonnier sur son dos, tandis que le combat continuait entre les guerriers. Et Arthur rentra chez lui accompagné de Mabon qu’il venait de libérer.

5 _  Dillus Varvawc

Arthur dit :
_ "Laquelle des quêtes sera-t-il préférable pour nous maintenant de faire en priorité?"
_ Il vaudrait mieux chercher les deux petits de Gast Rhymhi."
_ "Sait-on," demanda Arthur, "où elle est?"
_ "Elle est à Aber Deu Cleddyf", a expliqué l'un d'eux.
Alors Arthurs’est dirigé vers la maison de Tringad, à Aber Cleddyf, et il lui a demandé s'il avait entendu parler d'elle et sous quelle forme elle pouvait se cacher?"
_ "Elle a pris la forme d'une louve", dit-il; "et elle est accompagnée de deux petits. Elle a souvent attaqué mes troupeaux. Elle vit dans une grotte à Aber Cleddyf."

Alors Arthur s’y est rendu par mer dans son navire Prydwen, et les autres y sont allés par voie terrestre, pour la chasser. Et ils les ont encerclés, elle et ses deux petits. Et Dieu, afin d’aider Arthur, leur a rendu leur forme originelle. Et l'armée d'Arthur se divisa en petits groupes.

Un jour, alors que Gwythyr, fils de Greidawl, marchait sur une montagne, il entendit un gémissement et un cri douloureux. Aussitôt, il s'est dirigé vers l’endroit d’où venait ce vacarme. Arrivé sur les lieux, il a sorti son épée et a décapité une fourmilière au ras du sol, ce qui a permis aux fourmis de s’échapper d’un feu qui couvait. Et les fourmis lui dirent:
_"Recevez de nous la bénédiction du ciel, et ce que nul homme ne peut vous donner, nous vous le donnerons."
Sur ces mots, les fourmis allèrent chercher les neuf boisseaux de graines de lin qu'Yspaddaden Penkawr avait demandé à Kilhwch, et elles apportèrent la pleine mesure sans qu’il en manque une seule,à l’exception d’une graine de lin, qu’une fourmi boîteuse apporta avant la nuit.

Alors que Kai et Bedwyr étaient assis sur un tumulus au sommet du Plinlimmon, luttant contre le vent le plus violent qui ait jamais été au monde, ils ont regardé autour d'eux et ont vu une grande fumée, au loin, vers le sud, qui s’élevait parfaitement droite. Kai dit:
_"Sur la tête de ce qui m’est le plus cher, je peux jurer que ce que nous voyons là est le feu d'un voleur!"
Ils se sont précipités vers la fumée, et s'en sont approchés si près qu'ils ont pu voir Dillus Varvawc brûler un sanglier.
_"Regarde là-bas, c’est le plus grand voleur qui a toujours échappé à Arthur", a déclaré Bedwyr à Kai. "Le connais-tu?"
_"Je le connais," répondit Kai, "C’est Dillus Varvawc, et aucune laisse au monde ne pourra retenir Drudwyn, le chiot de Greid le fils d'Eri, sauf une laisse faite de la barbe de celui que tu vois là-bas. Et cela sera même inutile, à moins que sa barbe ne soit arrachée de son vivant avec des pincettes en bois, car s’il devait mourir, elle deviendrait cassante. "
_ "Que pensez-vous que nous devrions faire?" demanda Bedwyr.
_ Laissons-le s’empiffrer", a dit Kai, " manger autant qu'il veut de viande, et après cela il s'endormira."
Pendant ce temps, ils se sont employés à fabriquer des pinces en bois. Et quand Kai était certain que Dillus Varvawc dormait, il a creusé une fosse sous ses pieds, la plus grande du monde, puis il l'a assommé d'un coup violent, et l'a enseveli dans la fosse. Et là, ils ont complètement arraché sa barbe avec les pince à épiler en bois; et après cela, ils l'ont finalement tué. 

De là, ils se rendirent tous deux à Gelli Wic, en Cornouailles, et prirent avec eux la laisse faite de la barbe de Dillus Varvawc, et ils la donnèrent à Arthur. Alors Arthur a composé ce sonnet :

 
Kai a fait une laisse
De la barbe de Dillus, fils d'Eurei.
Mais était-il vivant, ou était-il mort ?


Kai fut si irrité de ce sonnet, que les chevaliers de l'île eurent beaucoup de peine à faire la paix entre Kai et Arthur. Et depuis ce jour, jamais Kaï ne vint à l’aide d’Arthur, ni pour le conseiller, ni pour sauver ses hommes.



6 _ Twrch Trwyth

Puis Arthur dit :
_ "Laquelle des merveilles est-il préférable de chercher maintenant?"
_ "Il vaut mieux chercher Drudwyn, le chiot de Greid, fils d'Eri."

Peu de temps avant cela, Creiddylad, la fille de Lludd Llaw Ereint, et Gwythyr, le fils de Greidawl, avaient été fiancés. Et avant qu'elle ne devienne son épouse, Gwyn fils de Nudd est venu et l'a emporté de force; et Gwythyr, fils de Greidawl, rassembla son armée et alla se battre avec Gwyn fils de Nudd. Mais Gwyn l'a vaincu et a capturé Greid, le fils d'Eri, et Glinneu, le fils de Taran, et Gwrgwst Ledlwm, et Dynvarth, son fils. Et il a capturé Penn le fils de Nethawg, et Nwython, et Kyledyr Wyllt son fils. Et ils tuèrent Nwython, et lui ôtèrent le cœur, et contraignirent Kyledyr à manger le cœur de son père. Et c’est ainsi que Kyledyr est devenu fou.


Quand Arthur a entendu parler de cela, il s’est rendu dans le Nord et a convoqué Gwyn fils de Nudd et a libéré les nobles qu'il avait mis en prison, et a rétablit la paix entre Gwyn afils de Nudd et Gwythyr, le fils de Griedawl. Et voici ce qui fut décidé : la jeune fille devrait rester dans la maison de son père, sans préférer pour aucun des deux, et Gwyn fils de Nudd et Gwythyr, fils de Greidawl, devraient se battre pour elle chaque premier mai, à partir de maintenant jusqu'au jour du jugement dernier, et que celui d'entre eux qui serait alors vainqueur pourrait avoir la jeune fille.

Quand Arthur eut ainsi réconcilié ces deux chefs, il obtint Mygdwn, le cheval de Gweddw, et la laisse de Cwrs Cant Ewin.

Après cela, Arthur se rendit en Armorique, accompagné de Mabon, fils de Mellt, et Gware Gwallt Euryn, pour chercher les deux chiens de Glythmyr Ledewic. Et quand il les eut, il s’embarqua pour l'ouest de l'Irlande, à la recherche de Gwrgi Severi. Odgar, fils d'Aedd, roi d'Irlande, l'accompagna. Et de là, Arthur chevaucha vers le Nord et captura Kyledyr Wyllt; puis il est allé chasser Yskithyrwyn Penbaedd - le sanglier. Et Mabon, fils de Mellt, vint avec les deux chiens de Glythmyr Ledewic en laisse, et Drudwyn, le chiot de Greid, fils d'Eri.

Arthur mena la chasse, conduisant son propre chien Cavall. Kaw, de la Grande-Bretagne du Nord, monta sur Llamrei, la jument d'Arthur, et fut le premier à l'attaque. Kaw, de la Grande-Bretagne du Nord, brandit une lourde hache et, sans aucune hésitation, s'approcha vaillamment du sanglier et lui trancha la tête en deux. Puis Kaw a arraché la défense de Yskithyrwyn Penbaedd. Le sanglier ne fut pas mis en pièces par les chiens qu'Yspaddaden avait mentionnés, mais par Cavall, le propre chien d'Arthur.

Après la mort d'Yskithyrwyn Penbaedd, Arthur et son armée sont partis pour Gelli Wic en Cornouailles. Et de là, il envoya Menw, fils de Teirgwaedd, pour voir si les merveilles (le peigne, le rasoir et les ciseaux) étaient bien entre les deux oreilles de Twrch Trwyth, car il était inutile d’aller à sa rencontre si elles n'étaient pas là. Arthur savait ou le trouver, car il avait ravagé le tiers de l'Irlande. Menw qui est allé à sa poursuite, et l'a rencontré en Irlande, à Esgeir Oervel. Menw a pris la forme d'un oiseau, a plongé sur sa tanière, et s'efforça de lui arracher une des merveilles, mais il n'emporta que l'un de ses poils. Irrité, Twrch Trwyth se leva avec colère et se secoua si vigoureusement qu'une partie de son venin tomba sur Menw, qui ne se sentit plus jamais parfaitement bien à partir de ce jour.

Après cela, Arthur envoya une ambassade à Odgar, le fils d'Aedd, roi d'Irlande, pour lui demander le chaudron de Diwrnach Wyddel, son intendant. Odgar a ordonné à Diwrnach Wyddel de le donner. Mais Diwrnach répondit:
_ "Le ciel m’est témoin, que s’il voulait ne serait-ce que le regarder, je ne le laisserais pas le faire."
Et l'ambassade d'Arthur est revenue d'Irlande avec ce refus. Arthur partit avec une petite escorte, embarqua sur Prydwen, son navire, et partit pour l'Irlande. Et ils sont engouffrés dans la maison de Diwrnach Wyddel, et les hôtes d'Odgar se sont inclinés devant leur force. Après ques ses hommes aient mangé et bu autant qu'ils le voulaient, Arthur exigea d'avoir le chaudron.
Diwrnach Wyddel répondit: "Si je dois le céder à quelqu'un, je ne peux le donner que sur un ordre d'Odgar, roi d'Irlande."

Sur cette allégaion, Bedwyr se leva, saisit le chaudron, et le plaça sur le dos d'Hygwyd, le serviteur d'Arthur, qui était frère, du côté de sa mère, du serviteur d'Arthur, Cachamwri. Sa fonction était toujours de garder le chaudron d'Arthur et de le mettre à chauffer. Et Llenlleawg Wyddel a saisi Excalibur et l'a brandi. Puis ils ont tué Diwrnach Wyddel et sa compagnie.

Alertés, les Irlandais sont venus et se sont battus avec eux. Et quand il les eut mis en fuite, Arthur et ses hommes retournèrent vers le navire, emportant le chaudron plein d'argent irlandais. Et il débarqua chez Llwydden, fils de Kelcoed, à Porth Kerddin à Dyved. Arrivés-là, ils comptèrent la fortune entassée dans le chaudron.

Puis Arthur convoqua tous les guerriers qui étaient dans les trois îles de Grande-Bretagne et dans les trois îles adjacentes, et tous ceux qui étaient en France et en Armorique, en Normandie et dans le pays d'éternité, et tous ceux qui étaient covoqués étaient des fantassins valeureux et des vaillants cavaliers. Arthur s’est rendu en Irlande à la tête de tous ces hommes. En Irlande, règnait une grande peur et une grande terreur à l’égard d’Arthur et de son armée. Et quand Arthur eut débarqué dans le pays, les saints d'Irlande vinrent à lui et lui demandèrent sa protection. Arthur leur accorda sa protection, et ils lui accordèrent leur bénédiction. Puis les hommes d'Irlande sont venus vers Arthur et lui ont apporté des provisions. Et Arthur est allé jusqu'à Esgeir Oervel en Irlande, à l'endroit où le Boar Trwyth vivait avec ses sept marcassins. Les chiens ont été lâchés sur lui de tous côtés. Ce jour-là jusqu'au soir, les Irlandais se sont battus contre lui, mais il a dévasté la cinquième partie de l'Irlande. Et le lendemain, les compagnons d'Arthur se sont battus à leur tour contre lui, et ils ont été malmenés par lui et n'ont obtenu aucun avantage. Le troisième jour, Arthur lui-même l'a pourchassé, et il s'est battu avec lui neuf nuits et neuf jours sans même tuer un seul marcassin. Les guerriers ont demandé à Arthur quelle était l'origine de ce sanglier; et il leur dit qu'il était jadis roi, et que Dieu l'avait transformé en porc pour ses péchés.

Puis Arthur a envoyé Gwrhyr Gwalstawt Ieithoedd, pour tenter de lui parler. Gwrhyr prit la forme d'un oiseau, se posa au sommet du repaire, où il était avec les sept marcassins. Gwrhyr Gwalstawt Ieithoedd lui a demandé:
_"Par celui qui vous a transformé en cette forme, si toi et les tiens pouvez parler, je te supplie de laisser quelqu'un d'entre vous venir parler avec Arthur."
Grugyn Gwrych Ereint, (dont les soies étaient maintenant comme du fil d'argent qui scintillaient à travers bois et plaines), lui a répondu :
_ "Par celui qui nous a transformés ainsi, nous ne le ferons pas, et nous ne parlerons pas à Arthur. Notre souffrance se suffit à elle même, sans que vous veniez ici pour vous battre avec nous. "
_"Je suis venu vous dire qu’Arthur ne vient que pour obtenir le peigne, le rasoir et les ciseaux qui sont entre les deux oreilles de Twrch Trwyth." Dit Grugyn,
_"Sauf s'il me prend la vie, il n'aura jamais ces choses précieuses. Et dès demain matin, nous partirons d'ici, et nous irons dans le pays d'Arthur, afin d’y faire tout le mal que nous pourrons."

Grugyn Gwrych et ses sept marcassins partirent donc par la mer vers le Pays de Galles. Et Arthur, ses hommes, ses chevaux et ses chiens, montèrent à bord de Prydwen, afin qu'ils puissent les affronter sans délai. Twrch Trwyth a atterri à Porth Cleis à Dyved, et Arthur à Mynyw. Le lendemain, Arthur fut informé que Grugyn Gwrych et ses sept marcassins étaient partis et il les rattrappa alors qu'ils tuaient le bétail de Kynnwas Kwrr y Vagyl, ayant, auparavant, tué tout ce qui était à Aber Gleddyf, homme et de bête, avant la venue d'Arthur. .

Voyant qu’ Arthur se rapprochait, Twrch Trwyth poursuivit sa route jusqu'à Preseleu. Arthur et ses hommes le suivirent là-bas, et Arthur envoya des hommes pour le combattre; Eli et Trachmyr, menant Drudwyn le chiot de Greid, fils d'Eri, et Gwarthegyd, fils de Kaw, dans une autre direction, avec les deux chiens de Glythmyr Ledewic et Bedwyr menant Cavall, le propre chien d'Arthur. Quand tous les guerriers se sont rangés sur les rives de la Nyver,ils furent rejoints par les trois fils de Cleddyf Divwlch, des hommes qui avaient acquis une grande renommée lors du massacre d'Yskithyrwyn Penbaedd. De là, ils sont partis de Glyn Nyver, et se sont rendus à Cwm Kerwyn.

Et là, Twrch Trwyth s’est planté face à l’armée et a tué quatre des champions d'Arthur, Gwarthegyd, le fils de Kaw, et Tarawc d'Allt Clwyd, et Rheidwn, le fils d'Eli Atver et Iscovan Hael. Après avoir tué ces hommes, il a de nouveau lancé un défi au même endroit, il tua Gwydre, fils d'Arthur, et Garselit Wyddel, et Glew, fils d'Ysgawd, et Iscawyn, fils de Panon; mais, il a lui-même été blessé.

Le lendemain matin, avant le lever du jour, certains des hommes se sont élancés vers Twrch Trwyth qui tua Huandaw, Gogigwr et Penpingon, trois serviteurs de Glewlwyd Gavaelvawr, afin que tous comprennent qu'il ne lui restait plus de serviteurs fidèles, à l'exception de Llaesgevyn, un homme dont personne ne disait jamais de bien. Et avec eux, il tua de nombreux hommes de ce pays et Gwlydyn Saer, l'architecte en chef d'Arthur.

Arthur rattrapa Twrch Trwyth à Pelumyawc. Et là, Twrch Trwyth tua Madawc, fils de Teithyon, et Gwyn, fils de Tringad, fils de Neved, et Eiryawn Penllorau. De là, Twrch Trwyth se rendit à Aberteivi, où il fit une autre halte, et où il tua Kyflas, fils de Kynan, et Gwilenhin, roi de France. Puis Twrch Trwyth est allé jusqu'à Glyn Ystu, où les hommes et les chiens ont perdu sa trace.

Alors Arthur a appelé Gwyn ab Nudd, et il lui a demandé s'il savait quelque chose de Twrch Trwyth. Mais il a répondu que non.

Tous les chasseurs ont pourchassé les sangliers jusqu'à Dyffryn Llychwr. Grugyn Gwallt Ereint et Llwydawg Govynnyad se sont mis face à eux et ont tué tous les chasseurs, de sorte qu'un seul homme peut s’échapper. Arthur et son armée sont venus là où se trouvaient Grugyn et Llwydawg. Et là, Arthur lâcha l'ensemble des chiens sur eux, et grâce aux cris et aux aboiements qui s'étaient installés, Twrch Trwyth sut où leur venir en aide.

Ce fut la première fois qu’Arthur le revit depuis qu’il avait traversé la mer d'Irlande. Il lança des hommes et des chiens sur lui, et sur sa lancée il est arrivé à Mynydd Amanw. Là, un des marcassins a été tué. Puis ils ont lutté au corps à corps et Twrch Llawin a été tué, ainsi qu’un autre sanglier nommé Gwys. Après cela, Twrch Trwyth est allé à Dyffryn Amanw où Banw et Bennwig ont été tués. Quand Twrch Trwyth résussit à s’échapper de là, il avait perdu tous ses porcs, à l'exception de Grugyn Gwallt Ereint et Llwydawg Govynnyad.,

De là, il est allé à Llwch Ewin, et Arthur l'a contourné, et a pris position. Et là, Twrch Trwyth tua Echel Forddwytwll, et Garwyli, fils de Gwyddawg Gwyr, et de nombreux hommes et chiens également. De là, ils sont allés à Llwch Tawy. Grugyn Gwrych Ereint se sépara d'eux et continua juqu’à Din Tywi. De là, Twrch Trwyth se rendit à Ceredigiawn, suivi par Éli et Trachmyr et d’une multitude d’autres. Puis il est venu à Garth Gregyn, et là Llwydawg Govynnyad s’est jeté au milieu d'eux, et a tué Rhudvyw Rhys et bien d'autres avec lui. Puis Llwydawg s’est rendu à Ystrad Yw, et là les hommes d'Armorique l'ont rencontré, et il a tué Hirpeissawg le roi d'Armorique, et Llygatrudd Emys, et Gwrbothu, les oncles d'Arthur __ frères de sa mère_ et il y fut lui-même tué.

Twrch Trwyth s’est échappé en passant entre Tawy et Euyas, et Arthur a ordonné à tous les hommes des Cornouailles et du Devon de le repousser vers l'estuaire de la Severn, et il a dit aux guerriers de cette île,
_ "Twrch Trwyth a tué beaucoup de mes hommes, mais, en mémoire de mes guerriers, tant que je vivrai, il ne pourra pas se rendre en Cornouailles. Et si je n’arrive pas à le poursuivre, je lui oppose la loi du talion. Faites ce qui vous semblera bon. "

Et il décida d’envoyer un corps de chevaliers, avec les chiens de l'île, jusqu'à Euyas. Groupe qui devrait revenir de là vers la Severn, tandis que des guerriers éprouvés devraient traverser l'île, et bloquer Twrch Trwyth dans la Severn. Mabon, fils de Modron, vint avec lui vers la Severn, sur Gwynn Mygdwn, le cheval de Gweddw, et Goreu, fils de Custennin, et Menw, fils de Teirgwaedd entre Llyn Lliwan et Aber Gwy. Arthur est tombé sur lui avec les champions de Grande-Bretagne. Et Osla Kyllellvawr s'approcha, et Manawyddan, fils de Llyr, et Kacmwri, le serviteur d'Arthur, et Gwyngelli, et ils s'emparèrent de Twrch Trwyth, l'attrapant par les pieds, et le plongèrent dans la Severn, de sorte qu'il fut submergé par les eaux.


Mabon, fils de Modron, a éperonné son cheval, s’est jeté sur lui et lui a arraché le rasoir, Kyledyr Wyllt est venu sur lui de l'autre côté, sur un autre coursier qui plongea dans la Severn, et lui a pris les ciseaux. Mais avant de s’être fait subtiliser le peigne, le sanglier avait remis ses pieds sur le sol, et de ce moment, ni chien, ni homme, ni cheval ne purent le rattraper et l’empêcher d’atteindre les Cornouailles. S'ils avaient eu du mal à obtenir les merveilles de Twrch Trwyth, ils en eurent encore plus pour sauver les deux hommes de la noyade. Alors qu'ils tiraient Kacmwri de l’eau, celui-ci fut traîné dans les profondeurs par deux meules de pierre. En se jetant sur le sanglier Osla Kyllellvawr perdit son couteau et la gaine remplie d'eau l’entrainait dans les profondeurs, alors qu'ils essayaient de le sauver.

Arthur et son armée ont continué jusqu'à ce qu'ils rattrapent le sanglier en Cornouailles et les épreuves qu'ils avaient enduré auparavant n’étaient qu’un jeu d’enfant à côté de ce qu’ils endurèrent pour obtenir le peigne. Enfin après bien des épreuves, le peigne fut arraché à Twrch Trwyth Et puis il a été chassé des Cornouailles et conduit tout droit dans la mer profonde. Et désormais on ne sut plus où Twrch Trwyth était, accompagné par Aned et Aethlem. Arthur est ensuite allé chez Gelli Wic, en Cornouailles, pour se faire masser et se reposer de ses fatigues.



7 _  la sorcière Orddu 

Arthur demanda alors,
_ "Y a-t-il encore une des merveilles non encore obtenue?"
Un de ses hommes a répondut:
_ "Il y a le sang de la sorcière Orddu, la fille de la sorcière Orwen, de Pen Nant Govid, qui vit aux confins de l'Enfer."
Arthur partit vers le Nord et s’arrêta à l'endroit où se trouvait la grotte de la sorcière. Gwyn ab Nudd et Gwythyr, fils de Greidawl, lui conseillèrent d'envoyer Kacmwri et son frère Hygwyd pour combattre la sorcière. Alors qu'ils entraient dans la grotte, la sorcière les saisit ; elle attrapa Hygwyd par les cheveux, et le jeta par terre et le piétina. Furieux Kacmwri l’attrapa par les cheveux et la traîna sur le sol pour libérer Hygwyd, mais la sorcière se jeta de nouveau sur eux deux et les chassa tous les deux avec des coups de pied et de poings.

Arthur était irrité de voir ses deux serviteurs à moitié morts, et il voulut entrer dans la grotte, mais Gwyn et Gwythyr lui dirent:
_"Ce ne serait pas convenable pour nous de te voir te chamailler avec une sorcière. Laisse Hiramreu et Hireidil aller dans la grotte."
Hiramreu et Hireidil sont entrés dans la grotte. Mais si les ennuis de Kacmwri et son frère Hygwyd furent sérieux, ce fut bien plus grave pour Hiramreu et Hireidil. Et le ciel m’est témoin qu'aucun des quatre ne put s’enfuir de cet endroit, tant qu’ils ne furent montés tous les quatre sur Llamrei, la jument d'Arthur. Puis Arthur se précipita vers la porte de la grotte, et du seuil de la grotte il frappa la sorcière, avec Carnwennan son poignard, et la coupa en deux, de sorte qu'elle tomba en deux parties. Kaw, de la Grande-Bretagne du Nord, a recueilli le sang de la sorcière et l'a gardé.

Kilhwch s'avança, accompagné par Goreu, fils de Custennin, et tous ceux qui étaient fâchés avec Yspaddaden Penkawr. Ils ont ramené les merveilles avec eux à sa cour. Kaw, de la Grande-Bretagne du Nord, est venu raser sa barbe, sa peau et sa chair jusqu'à l'os d'une oreille à l'autre.
_"Te voila rasé, seigneur?" dit Kilhwch.
_ "Je suis rasé", répondit-il.
_ "Est-ce que ta fille est à moi maintenant?"
_ «Elle est à toi», dit-il, «mais je crois que tu ne dois pas me remercier, mais plutôt Arthur qui a tout accompli à ta place. S’il n’en tenait qu’à moi, tu n'aurais jamais pu l'avoir, car en la perdant je vais perdre la vie. »

Goreu, fils de Custennin, le saisit par les cheveux, le traîna derrière lui jusqu’au donjon, lui coupa la tête et la posa sur un piquet dans la citadelle. Puis ils ont pris possession de son château et de ses trésors.

Et cette nuit-là, Olwen est devenue l'épouse de Kilhwch, et elle a continué d'être sa femme aussi longtemps qu'elle a vécu. Et les compagnons d'Arthur se sont dispersés, chacun dans son propre pays. Et c'est ainsi que Kilhwch obtint Olwen, la fille d'Yspaddaden Penkawr.





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