Fest Noz tragique.
Kerlouan
Armanel _ conteur
Un soir de juillet 1976, trois jeunes filles de Kerlouan, Denise, Marie et Yvette se sont rendues à Ploudaniel pour danser à un Fest Noz. Les trois jeunes filles se retrouvèrent au centre du bourg de Kerlouan et montèrent toutes les trois dans la « deux chevaux » de Marie. Denise, quand à elle, laissa sa « 4l » devant l’église. Cela permettait de démarrer la soirée entre copines et de faire des économies d’essence.
Cette nuit-là, vers une heure du matin, la mère de Denise fut réveillée par une violente douleur dans la poitrine. Douleur qui lui était inconnue et qui la fit paniquer. Immédiatement, elle pensa à sa fille Denise qui était partie en pleine nuit ce samedi soir-là sur les routes sinueuses de la campagne bretonne, à bord d’une voiture dont, avouons le, les phares ne perçaient pas vraiment la nuit.
Vraiment inquiète pour sa fille, la mère se leva et se rendit au bourg et vit la voiture de Denise garée le long de l’église. A l’époque, les téléphones portables n’existaient pas, et la mère inquiète ne pouvait que tourner en rond, en chemise de nuit sous son manteau d’hiver et avec des pantoufles à ses pieds. Et c’est là qu’elle apprit la mauvaise nouvelle.
A la fin du Fest Noz, les trois amies étaient remontées dans la « deuche » de Marie ; Marie au volant, Yvette à la « place du mort, et Denise sur la banquette arrière. Si les deux jeunes filles placées à l’avant avaient bouclé leurs ceintures de sécurité, Denise, elle, n’en disposait pas (elles n’étaient obligatoires qu’aux places avant).
Pour rentrer de Ploudaniel, nos trois jeunes filles devaient passer par Lesneven, et cette route était réputée dangereuse. Dans un des nombreux virages, une voiture qui venait en sens inverse se déporta sur la gauche et percuta la « deux chevaux ». Cette dernière versa dans le bas-côté et Denise projetée à travers le pare brise, fut tuée sur le coup.