HISTOIRE DE CALUMM.
Proposé par Lord BlackwoodTraduit par Armanel - conteur

1 Calumm apprenti voleur

Dublin (en irlandais : Baile Átha Cliath = la ville du gué) est la capitale de l’Irlande.
Le nom Dublin dérive du nom irlandais Dubh Linn (piscine noire).
La ville s’est développée à partir d’une colonie viking sur la rivière Liffey.

Erin est une forme poétique de l’Irlande dans les langues celtiques. 
Erin peut être orthographié Eire, Eirinn ou Eireann.

Samhain a lieu le 1 novembre, correspond au début de l'année et de la saison sombre, est la première des quatre grandes fêtes religieuses de l’année gaélique.
C'est le Halloween anglo-saxon.


Autrefois il y avait une veuve qui avait un fils qui s’appelait Calum. Elle lui donna une bonne éducation et elle lui a demandé qu’il choisisse un métier pour gagner sa vie. Mais Calum était un garçon sournois et lui a dit qu’il n’ était pas question pour lui d’apprendre un métier, mais qu’il serait un voleur.

Sa mère lui répondit :
_« Si c’est ce que tu veux faire, tu finiras pendu au pont de Baile Cliabh en Eirinn. »

Mais pour Calumm ce n’était pas grave, il avait décidé de ne faire aucun métier, juste être un voleur. Et peu lui importait que sa mère lui prophétisait toujours qu’il finirait pendu au pont de Baile Cliabh en Eirinn.

Un jour la veuve s’est rendue à l’église pour écouter le sermon du prêtre et a demandé à Calumm de l’accompagner en espérant qu’il abandonnerait ses mauvaises idées. Calumm ne voulut pas l’accompagner mais il lui dit :
_« Je sais que tu es inquiète à mon sujet. Voici ce que je te propose ; Le premier métier dont tu entendras parler après que tu sois sortie de l’église, c’est le métier que je choisirais. »

La veuve se rendit à l’église toute ragaillardie, espérant qu’elle entendrait quelque bonne nouvelle à l’issue de la messe.

Calumm la suivit de loin et il se cacha dans un bosquet qui était près de l’église d’où il pourrait voir sa mère quand elle sortirait de l’église. Et dès qu’elle sortit, Calumm s’écria :
_ « Voleur ! voleur! voleur! »

La veuve regarda autour d’elle, mais elle ne put distinguer d’où venait la voix, et elle rentra chez elle. Calumm prit un raccourci, arriva à la maison avant elle et s’assit près du feu. Quand elle rentra à la maison Calumm lui demanda ce qu’elle avait à raconter, et elle a dit qu’elle n’avait pas rien de spécial à raconter mais que «Voleur ! voleur! voleur! », furent les premiers mots qu’elle entendit en sortant de l’église. »


Alors Calumm a dit :
_ « Voleur, voilà le métier que je ferais. »

Et la veuve lui répondit, comme elle avait coutume de le faire :
_« Tu finiras pendu au pont de Baile Cliabh, en Eirinn. »


Le lendemain, la veuve se dit que comme il n’y avait rien d’autre à faire pour son fils que de faire de lui un voleur, elle tâcherait de lui trouver un bon maître d’apprentissage et elle alla trouver le « Coquin Noir » d’Aachaloinne, un voleur très rusé qui vivait en ce lieu et que personne n’arrivait à attraper.

La veuve demanda au Voleur Noir s’il pouvait prendre son fils pour lui apprendre le métier de voleur. Le Voleur Noir répondit :
_« Si c’est un garçon intelligent je le prends, et s’il y a moyen d’en faire un voleur je pourrai le faire ; »

Et un accord fut conclu entre le Coquin Noir et la veuve au sujet de Calumm.


Quand Calumm se prépara pour aller chez le Coquin Noir, sa mère lui donna des conseils, et elle lui dit :
_« C’est contre ma volonté que tu vas devenir voleur et je te dis encore une fois que tu finiras pendu au pont de Baile Cliabh en Eirinn, »
mais Calumm ne l’écouta pas et partit rejoindre le Voleur Noir.


Le Coquin Noir donna à Calumm toutes les connaissances nécessaires pour commettre des vols; il avait l’habitude de lui apprendre une technique astucieuse qu’il devait connaître pour avoir une chance de voler une chose ; et quand le Coquin Noir pensait que le Calumm était prêt il avait l’habitude de l’emmener avec lui pour voler.
_ « Aujourd’hui nous allons tenter un grand coup. Il y a près de chez nous un riche propriétaire qui a beaucoup d’argent dans son coffre. C’est lui qui achète tout le bétail à vendre dans le pays, puis il emmène les bêtes à la foire et il les vend en faisant un gros bénéfice; il y a d’argent dans son coffre et nous allons dérober cet argent pendant qu’il sera à la prochaine foire.


Calumm avait hâte de travailler et ils s’en allèrent à la maison de leur prochaine victime, ils entrèrent à la tombée de la nuit, montèrent dans le grenier et se cachèrent là-haut.

C’était la nuit de SAMHAIN (Halloween) et beaucoup de gens s’étaient rassemblés dans la cuisine de la maison pour le Savain comme ils le faisaient autrefois. Ils s’étaient assis autour de la grande table et ils chantaient des chansons et s’amusaient à brûler des noix et à faire la fête.

Calumm avait hâte que la compagnie se disperse. Il s’est levé et il est descendu à l’étable, où il a détaché les liens du cou du bétail puis il est remonté dans le grenier. Le bétail se mit à s’encorner dans l’étable et à rugir. Tous ceux qui étaient dans la pièce coururent pour séparer le bétail afin qu’ils puissent être attachés de nouveau. Et pendant ce temps-là Calumm descendit dans la cuisine, vola les noix et remonta dans le grenier où il se coucha à côté du voleur noir.

Le Coquin Noir était couché sur une grande peau de cuir et Calumm avait une aiguille et du fil. Il a cousu le bas du manteau du Coquin Noir à la peau de cuir qui était sous lui. Quand les gens de la maison revinrent dans la cuisine, ils se mirent à chercher leurs noix ; et ils pensèrent que quelqu’un était venu leur jouer un tour et leur avait volé leurs noix. Alors ils s’assirent au bord du feu, tristes et silencieux.

Calumm dit au Coquin Noir :
_« Je vais casser une noix. »
_« Tu n’en feras pas craquer une seule, » dit le Coquin Noir « Ils t’entendront, et nous serons pris. »
_« Je n’ai jamais passé une nuit de Savain sans casser une noix », répondit Calumm et il en a cassé une.

Ceux qui étaient assis dans la cuisine l’entendirent, et ils se dirent :
_« Il y a quelqu’un dans le grenier qui est en train de casser nos noix. Attrapons le. »

Quand le Coquin Noir entendit cela, il sauta du grenier et il sortit en courant, traînant la peau cousue à son manteau. Quelqu’un cria qu’il y avait le Coquin Noir qui volait la peau.

Le Coquin Noir s’enfuit, et les gens de la maison le poursuivirent et il s’étaient bien éloignés de la maison avant qu’on arrache la peau au Coquin Noir et qu’il arrive à s’échapper. Mais au moment où les gens de la maison couraient après le Coquin Noir, Calumm descendit du grenier, fit le tour de la maison et prit le coffre où étaient l’or et l’argent. Puis il ouvrit le coffre, en tira les sacs dans lesquels étaient l’or et l’argent, et il prit avec lui du pain, du beurre, du fromage et toute la bonne nourriture qu’il trouva à l’intérieur, et il était parti avant que les gens de la maison ne reviennent de la poursuite du Coquin Noir.

Quand le Coquin Noir arriva chez lui les mains vides, sa femme lui dit :
_« Comment se fait-il que tu rentres bredouille ? »

Alors le Coquin Noir raconta son aventure ; il était dans une grande fureur contre Calumm, et jurait qu’il lui donnerait une bonne correction quand il en aurait l’occasion.

Au bout d’un moment, Calumm entra chargé comme un mulet.
_« Je crois bien que c’est toi le meilleur voleur ! » dit la femme du Coquin Noir.

Le Coquin Noir ne dit pas un mot jusqu’à ce que Calumm lui montrât les sacs remplis d’or et d’argent. Alors le Coquin Noir dit :
_« Toi, tu es un petit malin ! »

Ils firent deux tas de l’or et de l’argent, le Coquin Noir obtint une moitié et Calumm l’autre moitié. Quand la femme du Coquin Noir vit la part qui leur revenait, elle dit :
_« Tu es vraiment, le plus grand des voleurs ! »

Et elle eut plus de respect pour Calumm après cela qu’elle n’en avait pour le Coquin Noir lui-même.

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Le Coquin Noir et Calumm continuèrent à voler jusqu’à ce qu’ils eussent beaucoup d’argent. Alors ils pensèrent qu’ils feraient mieux d’acheter un troupeau de bétail et d’aller à la foire avec pour le vendre et que les gens penseraient que c’était en faisant la chasse qu’ils avaient gagné tout leur argent. Ils s’en allèrent, achetèrent un grand troupeau de bétail et allèrent à une foire qui était loin de chez eux. Ils ont vendu le troupeau, ont eu beaucoup d’argent et sont rentrés chez eux. Sur leur chemin, ils virent une potence au sommet d’une colline, et le Calumm dit au Coquin Noir :
_« Montons jusqu’à ce que nous soyons au pied de la potence . On dit que la potence est la fin des voleurs et je voudrais bien en voir une de plus près.

Ils sont montés là où se trouvait la potence, et ils regardaient tout autour.
_ « Ne pourrions-nous pas l’essayer afin de savoir ce qui nous attend si nous sommes pris en flagrant délit de friponnerie ? Je vais d’abord l’essayer moi-même. »

Calumm passa la corde autour de son propre cou, et il dit au Coquin Noir :
_« Tire-moi vers le haut. Quand je serai fatigué là-haut, je secouerai mes jambes, et alors tu me laisseras tomber. »

Le Coquin Noir tira sur la corde, et il souleva Calumm au-dessus de terre et le temps d’un petit clignement des yeux Calumm secoua ses jambes, et le Coquin Noir le laissa retomber.

Calumm enleva la corde de son cou, et il dit au Coquin noir :
_« Toi tu n’as jamais rien essayé d’aussi drôle que la pendaison. Si tu essayais une fois, tu n’aurais plus peur d’être pendu. Si je secouais mes jambes c’était par plaisir, et tu secouerais tes jambes de plaisir toi aussi si tu étais en l’air. »

Le Coquin Noir dit :
_ « Je vais l’essayer aussi, afin de savoir ce que c’est. »
— D’accord dit le Calumm « Et quand tu seras fatigué là-haut, siffle et je te laisserai tomber. »

Le Coquin Noir se passa la corde autour du cou, et le Calumm le tira en l’air ; et quand Calumm s’aperçut que le Coquin Noir était en l’air sous la potence, il lui dit :
_« Maintenant, quand tu voudras descendre, siffle, et si tu es content là où tu es, secoue tes jambes. »

Quand le Calumm Noir fut un peu au-dessus de Calumm , il se mit à secouer ses jambes et à donner des coups de pied ; et le Calumm disait :
_ « Oh oui, c’est drôle ! N’est-ce pas que tu t’amuses ! Quand tu en auras marre, siffle et je te ferai redescendre. »

Mais le Coquin Noir n’a jamais sifflé. Calumm attacha la corde à l’extrémité inférieure de l’arbre de la potence jusqu’à ce que le Coquin Noir soit mort puis il prit l’argent de sa bourse, et il lui dit :
_« Maintenant que tu n’as plus besoin de cet argent, je m’en occuperai pour toi. »

Et il s’en alla, et il laissa le Coquin Noir suspendu là. Puis il rentra dans la maison du Coquin Noir, et sa femme lui demanda où était son maître.

Calumm a dit :
_ « Je l’ai laissé là où il était, élevé au-dessus de la terre. »

La femme du Coquin Noir l’interrogea et lui demanda des nouvelles de son homme, jusqu’à ce qu’il finisse par le lui dire ; mais il lui dit qu’il l’épouserait et serait son nouveau mari. Quand elle entendit cela, elle s’écria que Calumm avait tué son maître et qu’il n’était rien d’autre qu’un voleur. Quand Calumm l’apprit, il s’enfuit. Une troupe se lança à ses trousses mais il trouva le moyen de se cacher dans une grotte près de la chapelle St Columba, et la troupe le dépassa sans le voir. Calumm resta dans la grotte toute la nuit, et le lendemain il se dirigea vers la pointe de Dunaverty Rock où il s’embarqua vers l’île d’Eirinn pour échapper à ses poursuivants.