Arthur Ier de Bretagne
Armanel _ conteur
Texte remanié 03/01/2024
Arthur Ier de Bretagne (29
mars 1187 – 3 avril 1203), est le fils posthume
de Geoffroy II de Bretagne et de Constance de
Bretagne.
Il est nommé duc de Bretagne et comte de
Richmond de 1196 à sa mort.
Il est l’héritier
désigné au trône du Royaume d’Angleterre, et devait
succéder à Richard Cœur de Lion.
Il a régné sur la Bretagne depuis la
mort de sa mère, la duchesse Constance, en septembre 1201, jusqu’à
son propre assassinat, en avril 1203.
Si on enlève sa période de
captivité, à partir d’août 1202, Arthur 1° n’a régné que
peu de temps. A sa mort, il était à peine âgé de seize ans. Cette
mort précoce, assassiné par (ou sur ordre de) son oncle Jean Ier,
roi d’Angleterre (dit Jean sans Terre), a empêché Arthur de
Bretagne d’accomplir son règne. Ce duc breton aurait pu devenir
roi d’Angleterre en se présentant comme la réincarnation du
légendaire Arthur.
Le petit-fils de Conan IV
la mère d’Arthur 1°, (la duchesse
Constance de Bretagne), était de la lignée des ducs bretons.
En
1158, sous le règne du duc Conan IV, (le père de Constance), la
Bretagne devient soumise à l’autorité d’Henri II Plantagenêt.
Conan IV a eu besoin de son aide pour prendre possession du duché.
Henri II avait profité de l’aide militaire accordée à Conan IV pour l’obliger à devenir son vassal., En 1166, Henri II force Conan à abdiquer et à accepter de marier sa fille, Constance (née en 1161), l’héritière du duché, à son fils Geoffroy.
Constance sera élevée en Angleterre et Henri II gouverne directement la Bretagne qui est désormais complètement intégrée à l’Empire Plantagenêt.
En 1181, le mariage de Geoffroy et de Constance est célébré. Et Geoffroy entreprend immédiatement d’en devenir le véritable maître. Il va donc s’opposer à son père.
L’objectif de Constance était de
permettre à la Bretagne de s’affranchir de l’autorité du roi
d’Angleterre et de recouvrer son indépendance.
Son mari Geoffroy
avait la même ambition : En effet, il n’avait aucune
intention d’être soumis à l’autorité de son frère Richard
Cœur de Lion et s’est allié à Philippe Auguste
contre sa propre famille. Il avait mis au point la plus formidable
attaque contre l’Empire Plantagenêt jamais organisée. Cela lui
aurait permis de conquérir l’Anjou et de renforcer la puissance de
la Bretagne, et à Philippe Auguste de s’emparer de la Normandie.
C’était la fin programmée de l’Empire Plantagenêt. ! Mais
Geoffroy meurt à Paris en 1186 des suites des blessures causées par
une chute de cheval au cours d’un tournoi Sa mort soudaine empêche
la réalisation du plan. Geoffroy meurt sans savoir que sa femme est
enceinte d’un fils : Arthur
Une enfance ballottée
En 1187, à la naissance d’ Arthur Ier, la Bretagne est sous la domination anglaise. Les autres terres celtiques (Pays de Galles, Irlande, Écosse) sont en passe d’être dominées, elles aussi. Si Arthur Ier était devenu roi, il aurait rassemblé toutes les terres celtiques sous son autorité. Et comme il était considéré être la réincarnation de l’Arthur légendaire, il aurait tout simplement accompli les prophéties de Merlin qui annonçaient son retour prochain pour libérer les Celtes de la domination étrangère.
Son prénom, rare pour l’époque, démontre l’intérêt du mythe d’Arthur pour les Plantagenets. Arthur est élevé dans le duché de Bretagne sous la garde de sa mère Constance.
Pendant l’hiver 1190, Richard Cœur de Lion, sans enfant, fait savoir qu’il considère Arthur comme son héritier légitime au trône.
En mars 1191, Richard obtient du roi de France la reconnaissance de son autorité sur la Bretagne (en tant que duc de Normandie) et donc le droit de recevoir l'Hommage lige d’Arthur duc de Bretagne.
Après son retour de croisade, Richard veut prendre Arthur sous son aile.
En 1196, le comte de Chester, vicomte d’Avranches et de Bayeux, fidèle du roi Richard, capture Constance ( à laquelle il est marié depuis 1189), et Richard envahit le duché.
Les aristocrates bretons se révoltent en faisant allégeance à Arthur.
Peu après, Arthur est enlevé malgré la garde des Bretons pour être élevé à la cour de * Philippe Auguste avec le futur LOUIS VIII, à l’abri des ambitions de Richard Cœur de Lion.
Avant 1199, âgé d’une petite dizaine d’années, Arthur retourne en Bretagne où sa mère l’associe au gouvernement du duché.
La rivalité avec Jean sans Terre
La mort inattendue de Richard Cœur de Lion le 6 avril 1199 à cause un carreau d’arbalète reçue à l’épaule lors du siège du château de Châlus, dans le Limousin accélère les événements.
Deux descendants d'Henri II peuvent
prétendre à l’héritage de l’empire Plantagenêt :
_ Arthur,
seul fils de Geoffroy frère puîné de Richard Cœur de Lion,
_ et Jean sans Terre, le plus jeune frère du défunt.
A cette époque le neveu d’un roi décédé pouvait avoir la primauté sur son oncle pour hériter de la couronne à condition d’appartenir à une branche aînée: C’était le cas d’Arthur Ier dont le père, Geoffroy, né en 1158, époux de la duchesse Constance de Bretagne, était le frère cadet de Richard, mais l’aîné de Jean, né en 1166.
Jean sans Terre n’entend pas renoncer à cette couronne car Il la convoite depuis très longtemps.
Richard avait laissé à sa mère, (Aliénor d’Aquitaine), un rôle
politique très important. C’est elle qui avait œuvré pour
obtenir la libération de Richard lorsqu’il était prisonnier de
l’Empereur.
Or, Aliénor était farouchement
opposée à ce qu’Arthur Ier succède à Richard. Elle craignait
que le jeune duc (il n’a que douze ans) ne fasse trop de
concessions à Philippe Auguste, roi de France.
La reine Aliénor (âgée de 80
ans) désigne donc Jean sans terres comme roi. Cette position est
bien acceptée par le baronnage anglo-normand, en Poitou et
en Aquitaine.
Mais les barons d’Anjou, du Maine et
de Touraine le refusent. Arthur 1° (héritier du duché de
Bretagne) réconforté par le soutien des angevins pénètre en
Anjou.
En mai, Arthur rencontre Philippe
Auguste et lui prête hommage.
Jean sans Terre est le grand gagnant
puisqu’il devient roi d’Angleterre et duc de Normandie.
Arthur et sa mère n’ont d'autre
choix que de prêter hommage au souverain anglais pour la Bretagne.
En septembre 1201, la duchesse Constance meurt. Arthur devient le nouveau duc de Bretagne.
En avril 1202, Philippe Auguste
rompt la paix faite avec Jean sans Terre et favorise à nouveau
Arthur.
Arthur participe à la campagne de
Normandie, où il est armé chevalier par Philippe Auguste. Il sera
même fiancé à sa fille Marie.
Il est proclamé duc de
Bretagne, comte d’Anjou, du Maine, de Touraine et de Poitou. À
charge pour lui de s’emparer de ces territoires.
Âgé de 15 ans, Arthur pouvait rêver à un grand avenir. Mais, en août 1202, Arthur est capturé et enfermé à Falaise puis à la tour de Rouen.
Disparition et mort d'Arthur
De grandes incertitudes demeurent dans la façon dont Arthur trouva la mort :
Hypothèse 1
_ La date supposée de la mort d'Arthur est le 3 avril 1203,
alors que Jean sans terres était à Rouen:
« Après que
le roi Jean eut capturé Arthur et l'eut tenu vivant pour quelque
temps en prison, après dîner le jeudi précédant Pâques, comme
Jean était saoul et possédé du démon, il tua Arthur de sa propre
main et jeta le corps, attaché à une lourde pierre, dans la Seine.
Un pêcheur le trouva dans son filet, et ayant été ramené sur la
rive et reconnu, il fut porté pour être secrètement inhumé, par
crainte du tyran, au prieuré de Bec nommé Notre Dame des Prés »
Hypothèse 2
_ Jean sans Terre aurait pris lui-même les choses en main.
Sous ses
ordres, Arthur est transporté dans une barque sur la Seine. Là, au
milieu du fleuve, Jean sans terre aurait porté deux coups d'épée
mortels à Arthur, le premier dans le ventre, le second à la tête.
Jeté dans le fleuve, le cadavre ensanglanté aurait dérivé, avant
d'être récupéré par des pêcheurs et enterré dans un prieuré
voisin. Cet assassinat provoque une réaction vive en Bretagne car
Jean sans Terre entend exercer la régence du duché, pendant la
minorité de l'héritière Aliénor, sœur d'Arthur. Retenue
prisonnière à Bristol (Angleterre), elle y restera jusqu'à sa
mort, en 1241.
Le crime est officiellement attribué à Jean sans terres et quinze jours après qu'il est commis, les Bretons s'assemblent en force à Vannes et envoient l'évêque de Rennes demander à Philippe Auguste de faire juger Jean sans terres par ses pairs. Il sera déchu de ses biens en France et Philippe conquiert la Normandie l'année suivante.
En 1208, en raison de fuites sur la mort d'Arthur, Jean sans terre saisit tous les domaines de Guillaume de Briouze. Sa femme Maud de Briouze se rebelle contre quelqu'un qui a si vilement assassiné son propre neveu. Maud et son fils sont alors emmurés vivants, et Guillaume, qui a fuit déguisé en mendiant, meurt à Paris.
En 1216, sous prétexte de venger la mort d’Arthur, le prince Louis (futur Louis VIII, Surnommé « le Lion »), débarque sur les côtes anglaises avec 1 500 soldats français auxquels s'ajoutent des mercenaires anglais. Il s'y fait proclamer roi et prend rapidement le contrôle du Sud du pays.
À la mort de Jean sans Terre le 19 octobre 1216, les barons anglais, plutôt que d'avoir affaire à un prince énergique comme Louis, se prononcent en faveur d’Henri III, fils de Jean sans Terre. Louis doit renoncer à ses prétentions et quitter le royaume d'Angleterre contre le somme de 10 000 marcs d'argent.
Aliénor de Bretagne, sœur d’Arthur et héritière légitime des Plantagenets après la mort d'Arthur, restera en détention jusqu'à sa mort 38 ans plus tard.
* Philippe II dit « Auguste », né le 21 août 1165 à Paris et mort à Mantes le 14 juillet 1223, est le septième roi (1180-1223) de la dynastie des Capétiens et le premier monarque auquel est attribué le titre de roi de France.
Il est le fils héritier de Louis VII et d'Adèle de Champagne.
Le surnom d'« Auguste » lui est donné en référence directe aux empereurs romains, ce terme signifiant qu'il a accru considérablement le domaine royal.
Philippe Auguste est l'un des monarques les plus étudiés de la France médiévale, en raison de la longueur de son règne, de ses importantes victoires militaires et des progrès essentiels accomplis pour affermir le pouvoir royal et contrôler la hiérarchie féodale.
Philippe Auguste est le premier roi ayant fait porter sur ses actes la mention Rex Franciæ, « roi de France », au lieu de Rex Francorum, « roi des Francs ».